3.7.20

Bulbbul (2020)

Bengale, fin du 19e siècle. Une enfant, Bulbbul, est mariée à un adulte qui n'hésite pas à consommer le mariage sans attendre. Elle se lie d'amitié avec son jeune beau-frère, Satya, du même âge qu'elle, qui lui raconte des histoires de sorcières. Son mari a un jumeau, son cadet de peu, et la vie familiale est compliquée par la rivalité entre l'épouse plus âgée mais mariée à un homme légèrement plus jeune et Bulbbul, beaucoup plus jeune mais "BaDi Bahu", "première belle-fille", rôle éminent dans la maisonnée.

20 ans plus tard. De retour de Londres, Satya est surpris de voir le maître de maison absent, et son rôle assuré avec confiance par Bulbbul, qui prend des libertés inattendues. Dans le même temps, les morts violentes se multiplient, et les villageois accusent la sorcière.

C'est globalement un "Rape and Revenge" déguisé en film d'épouvante. Pas vraiment mon genre de films préféré. Mais ça se passe au Bengale, et j'aime bien les films qui se passent au Bengale, les superbes saris, les paysages...

Le scénario de ce court film (1h30) est pourtant plutôt bien construit avec ses flashback successifs sur la vie de Bulbbul, et les scènes de violence ne sont heureusement pas trop racoleuses. Peut-être parce que c'est une réalisatrice, Anvita Dutt, qui a fait ce film. Trois petits problèmes quand même : j'ai trouvée l'actrice principale, Tripti Dimri, ne jouait pas très juste.

Bulbbul
 
C'est dommage car le film est centré sur elle. Les effets spéciaux quand apparaît la sorcière sont au bord du ridicule (sauf quelques rares plans réussis) et cassent un peu l'effet d'épouvante. Enfin, il aurait fallu confisquer le filtre sépia dont Anvita Dutt abuse largement.



Du côté des acteurs masculins, Rahul Bose, seul nom que je connaissais, est bon, comme toujours. La révélation (à mes yeux), c'est Avinash Tiwary, qui joue Satya. Cela peut sembler un peu étrange, mais comme le film ne me passionnait pas vraiment (on devine en quelques instants qui est l'assassin), je me suis mise à l'imaginer en Heathcliff dans une adaptation indienne des Hauts de Hurlevent. Il serait parfait. Ce n'est pas le même genre de rôle mais je trouve qu'il a le visage idéal pour jouer le ténébreux anti-héros du roman.

Satya

Sur le plan culturel, j'ai appris quelques petites choses : que la bague d'orteil, par exemple, servait à contrôler la puissance latente des femmes en enfermant un nerf particulier. Et il se confirme que les cheveux détachées d'une femme sont la marque d'un pouvoir non contrôlé, et donc dangereux.


La sorcière

Bref, c'est pas franchement génial, mais ça change de voir de nouveaux visages et une histoire plutôt originale.

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