17.10.20

Smita Patil (17 octobre 1955 - 13 décembre 1986)

Smita Patil, qui aurait eu aujourd'hui 65 ans, est la fille d’un homme politique et d’une mère qui travaillait dans le social. Elle apprend à jouer dans des pièces de théâtre expérimental. Militante féministe, refusant de servir de faire-valoir à des stars masculines, elle a joué quelques-uns des rôles féminins les plus intéressants de l’époque. Elle interprète souvent des femmes du peuple au franc-parler cinglant et au sex-appeal naturel. C'est une figure essentielle de la "nouvelle vague" du cinéma Indien Sa vie privée fait la une de la presse people lorsque l’acteur Raj Babbar divorce pour l’épouser !


Un véritable scandale à l’époque. Elle meurt à trente et un an seulement, des suites d’un accouchement. Son fils, Prateik Babbar, est lui aussi acteur. (sur cette photo elle ressemble très fort à feu ma marraine, à chaque fois que je tombe dessus j'ai un petit pincement au cœur).

 

Ce qui est assez drôle, c'est qu'en France, où la culture sérieuse ne s'intéresse que sporadiquement au cinéma indien, son charisme n'est pas passé inaperçu : le critique Charles Tesson, qui l'interviewa, est ainsi clairement séduit (Cahiers du cinéma n° 320, février 1981). 

Son succès atteint le milieu cinéphile des Etats-Unis, où le critique Eliott Stein écrit « A vingt-cinq ans Smita est clairement la reine du cinéma parallèle indien, elle est une icône pour les cinéastes de ce milieu, au même titre qu'Anna Karina pour les jeunes réalisateurs français au début de leur nouvelle vague. Patil n'est pas une beauté classique mais elle resplendit. Elle ne joue jamais faux. »*

Son plus beau rôle à mes yeux : celui d’une actrice qui ne trouve pas sa place dans la société indienne dans Bhumika, de Shyam Benegal. Et ça tombe bien, Bhumika est sur Youtube avec des sous-titres anglais. On y trouve également le très bon Nishant.

 

* cité par Monojit Lahiri dans un article intitulé «A blazing talent remembered » publié par The Hindu, citation originale : « At 25 Smita is clearly the queen of Indian parallel cinema, as much an icon for film-makers of the milieu as was Anna Karina for young directors in France at the outset of their new wave. Patil is not a classic beauty but the lady glows. She never makes a false move on screen. » Traduit par mes soins 

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