Trois hommes qui se croisent sur un pont, trois minutes, les trois premières du film, qui résument les trois intrigues romantiques avec une fluidité remarquable : Inba (Madhavan) se demande s'il doit rester avec sa femme, Michael (Surya), voudrait que son amie vienne vivre chez lui hors mariage, et Arjun, de façon très mélodramatique, cherche à convaincre sa copine de ne pas le quitter. Et à la quatrième minute, Inba tire, trois fois, sur Michael.
Puis viennent les flashbacks.
La structure du film interroge : en général, chaque partie du film développe une intrigue, ou un aspect de l'intrigue, séparés entre eux par l'entracte. On aurait pu avoir en une première partie les flashbacks sur les personnages, puis le retour au présent dans la deuxième. Les "trois points" du titre, référence à une lettre de l'alphabet tamoule et qui suggèrent aussi bien les trois balles que se prend Michael que les trois personnages principaux, se seraient ainsi vus réunis par un montage parallèle en une même moitié de film. Ici, la première partie est constituée de la courte séquence d'introduction dans le présent, puis des histoires, en flashback, de Inba et Michael. Vient l'entracte, et le flashback d'Arjun , qui se trouve ainsi isolé, avant le retour au présent. Cette structure, qui met en valeur Arjun, en fait le personnage porteur du sujet du film : le jeune homme sans conviction qui va, peut-être, accepter de s'engager pour ses concitoyens.
Les trois acteurs sont inégaux. Siddharth joue son rôle habituel de tombeur, c'est d'ailleurs lui qui a la seule "party song" (sans grand intérêt). Surya est assez décevant, essayant sans doute de montrer sa détermination en ayant la même expression pendant tout le film. Madhavan, en revanche, est exceptionnel de force brute et de charisme.
C'est bien filmé, mais pas aussi bien que d'autres films de Mani Ratnam. Les scènes de foules restent son point fort, elles sont toutes marquantes ; mais les scènes de rixes manquent de réalisme, sans atteindre pour autant les excès de certains films tamouls.
La musique d'A.R. Rahman est elle aussi légèrement décevante. Même la chanson censée motiver la jeunesse ("Yuva", titre de la version hindi du film), qui reprend le titre de l'hymne national, manque un peu de peps. Et on a la drôle d'impression que toute la jeunesse indienne est composée d'étudiants...
Les personnages féminins sont relativement développés, bien que l'une des trois femmes soit quand même presque présentée comme une récompense pour un des héros qui a fait le bon choix. Elles décident toutes les trois de leur vie (lieu de résidence, décision sur un avortement...), sans en parler à leur compagnon. Sasi (Meera Jasmine) est la plus fouillée. Et l'on en vient au sujet qui fâche : son homme est violent, il la frappe, on le voit, fait assez rare pour être souligné, battre sa femme à l'écran, et pourtant leur relation est totalement romantisée. Ils ont plein de scènes mignonnes ou un peu coquines, comme si leur relation n'était pas foncièrement toxique. Ils sont filmés dans de jolies teintes chaudes et ont "la" chanson romantique du film, dans lequel Inba porte sa femme sous un parapluie, sous une pluie battante. Cela n'envoie pas vraiment le bon message.
Bref, le film, qui a été simultanément tourné en hindi avec Ajay Devgan (pas très convaincant en Michael), Abhishek Bachchan en gangster et Vivek Oberoi en Arjun, est légèrement décevant. Cependant, malgré mes réserves, je préfère la version tamoule, qui donne une impression d'authenticité que n'a pas Yuva (titre de la version en hindi)
Puis viennent les flashbacks.
La structure du film interroge : en général, chaque partie du film développe une intrigue, ou un aspect de l'intrigue, séparés entre eux par l'entracte. On aurait pu avoir en une première partie les flashbacks sur les personnages, puis le retour au présent dans la deuxième. Les "trois points" du titre, référence à une lettre de l'alphabet tamoule et qui suggèrent aussi bien les trois balles que se prend Michael que les trois personnages principaux, se seraient ainsi vus réunis par un montage parallèle en une même moitié de film. Ici, la première partie est constituée de la courte séquence d'introduction dans le présent, puis des histoires, en flashback, de Inba et Michael. Vient l'entracte, et le flashback d'Arjun , qui se trouve ainsi isolé, avant le retour au présent. Cette structure, qui met en valeur Arjun, en fait le personnage porteur du sujet du film : le jeune homme sans conviction qui va, peut-être, accepter de s'engager pour ses concitoyens.
"je ne suis pas comme vous, je suis comme tout le monde, égoïste"
Présentons les trois personnages principaux : Inba, donc, le petit gangster qui se verrait bien plus grand, violent et sans scrupules, au service d'un homme politique véreux qui lui demande de calmer l'agitation étudiante contre les "pourris". Michael, le leader étudiant, galvanisant les foules et donnant de sa personne, pas si différent, dans son aspect brutal, d'Inba. Et Arjun, le dragueur, qui voit une amourette avec Meera (Trisha) se transformer en amour alors qu'il se prépare à partir étudier aux États-Unis et que Meera va bientôt se marier. Les trois flashbacks se terminent sur un retour à la case départ, à la première séquence, sur le pont. Les trois personnages vont bien sûr se rencontrer de nouveau, et Arjun va peut-être passer du statut de témoin (de l'attentat) à celui d'acteur. On n'en dira pas plus.
La scène où se décide, de façon assez originale, la place de chacun dans le petit monde de la prison par une partie de kabaddi
C'est bien filmé, mais pas aussi bien que d'autres films de Mani Ratnam. Les scènes de foules restent son point fort, elles sont toutes marquantes ; mais les scènes de rixes manquent de réalisme, sans atteindre pour autant les excès de certains films tamouls.
Le président de l'université contre la foule des étudiants
La musique d'A.R. Rahman est elle aussi légèrement décevante. Même la chanson censée motiver la jeunesse ("Yuva", titre de la version hindi du film), qui reprend le titre de l'hymne national, manque un peu de peps. Et on a la drôle d'impression que toute la jeunesse indienne est composée d'étudiants...
Les personnages féminins sont relativement développés, bien que l'une des trois femmes soit quand même presque présentée comme une récompense pour un des héros qui a fait le bon choix. Elles décident toutes les trois de leur vie (lieu de résidence, décision sur un avortement...), sans en parler à leur compagnon. Sasi (Meera Jasmine) est la plus fouillée. Et l'on en vient au sujet qui fâche : son homme est violent, il la frappe, on le voit, fait assez rare pour être souligné, battre sa femme à l'écran, et pourtant leur relation est totalement romantisée. Ils ont plein de scènes mignonnes ou un peu coquines, comme si leur relation n'était pas foncièrement toxique. Ils sont filmés dans de jolies teintes chaudes et ont "la" chanson romantique du film, dans lequel Inba porte sa femme sous un parapluie, sous une pluie battante. Cela n'envoie pas vraiment le bon message.
Bref, le film, qui a été simultanément tourné en hindi avec Ajay Devgan (pas très convaincant en Michael), Abhishek Bachchan en gangster et Vivek Oberoi en Arjun, est légèrement décevant. Cependant, malgré mes réserves, je préfère la version tamoule, qui donne une impression d'authenticité que n'a pas Yuva (titre de la version en hindi)
bonus : Esha Deol et Surya parlent un peu français !
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