5.9.06

La famille indienne (K3G) (2001)





Karan Johar réussit à présenter en un seul film (plutôt bon d'ailleurs) tous les éléments que le néophyte s'attend à trouver dans un film indien. Petit récapitulatif de ces traits spécifiques, anecdotiques ou essentiels.




Une histoire conventionnelle
Le jeune Rohan décide de ramener à la maison son frère ainé Rahul, brouillé avec son père depuis qu'il a épousé la belle Anjali contre la volonté de celui-ci. Il tombe alors sous le charme de la soeur d'Anjali, Poo.

Les stars
Difficile d'imaginer un casting occidental équivalent à celui de La famille indienne :les parents sont joués par Jaya et Amitabh Bachchan (un sondage de la BBC désigne ce dernier comme plus grande star du vingtième siècle), Shah Rukh Khan interprète Rahul et Kajol sa femme, tandis qu'Hrithik Roshan joue Rohan.


La frime
Les personnages changent de voiture (de luxe) aussi souvent que de costume ; lorsque le jeune Rahul quitte l'université pour rejoindre le château familial, il fait le trajet dans un hélicoptère dont les mouvements de pales sont longuement filmés.


Le sens du spectacle
par exemple lorsque Rahul s'imagine dansant avec Anjali dans un décors qu'on ne surait qualifier de typiquement indien




Les emprunts parodiques au cinéma américain
Aux teenage movies dans le cas présent : Poo la frimeuse n'a qu'une idée en tête, trouver un beau mec pour aller au bal du lycée. Les nombreux candidats font la queue, et, avec l'aide de deux copines aussi insupportables qu'elle, elle note leur look sur dix!


Un regard indien sur l'Europe
Lorsque Rohan arrive en Angleterre, le clip qui présente à toute allure les différents monuments et magasins célèbres de Londres semble sponsorisé par l'office du tourisme de la capitale britannique, et les quelques Anglais présentés sont tous de parfaits clichés.

Le cricket
C'est visiblement l'équivalent du football en Inde.
Le film s'ouvre sur un match d'un suspense insoutenable : Rohan va-t-il réussir, à lui tout seul, à faire gagner son université pour la première fois de son histoire? Deux rencontres entre l'équipe de l'Angleterre et celle de l'Inde constituent en outre la toile de fond du film.

Les grands sentiments
Amour, Honneur, Piété, Pardon et Patriotisme (je tiens aux majuscules). La fibre patriotique du spectateur indien est ainsi appelée à vibrer lorsque le petit garçon de Rahul et Anjali entonne soudain lors de la fête de son école londonienne ce que je suppose être l'hymne national indien. Sa famille se lève aussitôt, bientôt suivie par toute l'assemblée britannique. Même la petite fille handicapée (filmée en gros plan) qui ne peut pas suivre le mouvement participe à l'émotion collective en agitant la main.

Le mélange des tonalités
Le titre original du film signifie "Parfois heureux, parfois triste", et exprime bien l'atmosphère de celui-ci. Les moments d'émotion, soulignés par un nombre impressionnant de coups de tonnerre, alternent avec des séquences à la gaîté communicative.

Le poids de la famille


Une fois n'est pas coutume, le titre français n'est pas mal choisi puisque c'est bien la famille qui est au centre du film. Le père a certes eu tort de s'opposer à l'amour de son fils mais, nous dit La famille indienne, celui-ci a commis une faute plus grave encore en refusant de se réconcilier avec les siens. "Tout ce qui compte, c'est d'aimer ses parents", proclame d'ailleurs le réalisateur dans une citation placée en exergue du film.

Une musique efficace
Pas très originale, mais rythmée et entraînante, elle donne lieu à des chorégraphies époustouflantes qui mobilisent de nombreux figurants et permettent à Hrithik Roshan de montrer ses talents de danseur.



Tout ça dans un même film! Evidemment, le résultat est un peu long et pas forcément très digeste quand on n'a pas l'habitude, mais c'est l'accumulation de ces ingrédients qui fait le charme de La famille indienne : il y en a pour tout les goûts!



Découvrez Lata Mangeshkar!

3 commentaires:

Rom a dit…

A la première vision, je l'ai un peu considéré comme too much dans le mélo. Mais d'autres visions me l'ont fait aimer ardemment. Kajol y vole la vedette à Shah Rukh. Pour moi, c'est sa plus belle interprétation. Aussi bien dans le registre comique, quand elle fait ses gaffes au début en Inde, quand elle imite l'accent précieux anglais, quand elle insulte en hindi l'anglaise, que dans le registre romantique (les reflets de Shah Rukh dans son regard), dramatique (la mort du père), sa non-acceptation par le beau-père...
Et puis, il y a aussi l'une des plus belles chansons hindi : Bole Chudiyan (même si elle est encore plus entraînante - grâce à ce que j'appelle la touche gypsy- avec la troupe Barathi).

Anonyme a dit…

Ce film est un MUST ABSOLU !!! Après l'avoir vu 10 fois je continue à adorer. Tout est parfait, tous les acteurs sont au top (je pense appeler ma prochaine fille Anjalee d'ailleurs).

A voir, à boire, à adorer, à aimer, à danser, à chanter... ce film est le bonheur à l'état pur !

Adeline a dit…

c'est super de voir des gens aussi enthousiastes ! Je trouve que K3G a pas mal de défauts, mais malgré tout c'est un film que j'aime beaucoup, qui ne manque jamais de me faire rire (surtout grâce aux rôles féminins, Poo et Anjali) et pleurer (la fin a tendance à me transformer en madeleine)