27.2.20

PK (2014)

A l'heure ou Delhi s'embrase sous les acclamation d'extrémistes hindous enragés, j'ai décidé de voir un film datant de temps plus paisibles, PK, réalisé par Rajkumar Hirani.


En termes de cinéma, ce n'est pas mauvais, mais pas très bon non plus. Aamir Khan a une seule expression et la démonstration est assez lourde. Mais ça fait du bien quand même, et la musique est vraiment sympa.


PK (peeke : ivre), c'est le nom donné à un naïf extraterrestre (Aamir) tout juste et tout nu arrivé sur Terre, qui ne comprends rien aux manières des humains. On lui a volé la télécommande de son vaisseau, le privant de tout espoir de retour. Pour la récupérer, tous lui conseillent de se tourner vers Dieu. Problème : celui-ci semble avoir disparu.

"DISPARU"

PK part donc en quête de Dieu. Il va apprendre en chemin que les humains ont la capacité de mentir et ne s'en privent pas, et que la religion est un commerce très rentable. Pour démontrer cela, PK n'a qu'à dresser une pierre au bord de la route, la teinter de rouge avec du paan, et voici un micro-sanctuaire, devant lequel les étudiants angoissés par leurs examens viennent déposer de l'argent.

Si toutes les religions sont mentionnées, c'est clairement l'hindouisme, ses gurus charismatiques (et richissimes) et ses rituels qui sont le plus visés. Le raisonnement est simple : si nous sommes tous les fils de Dieu, pourquoi ne nous aide-t-il pas immédiatement, au lieu de demander par un prêtre que l'on fasse des pèlerinages ou des offrandes (qui d'ailleurs, au désespoir de PK, ne sont pas très efficaces).

Conclusion de PK :
"il y a deux Dieux : un, qui nous a créés : dont nous ne savons rien ; et l'autre que les prêtres ont créé, et qui est faux". Un film indien sans Dieu est inimaginable. Mais par cette dénonciation de l'imposture des religions, Rajkummar Hirani va quand même très loin. On n'en est plus au message apaisant "Dieu est un, seules les manières de le prier varient selon les religions", mais à la dénonciation de celles-ci comme des arnaques.

Évidemment, le film a déclenché des émeutes à sa sortie. Il faut dire que s'il ne mâche pas ses mots, les images sont elles aussi osées. Ainsi voit-on un acteur déguisé en Shiva pour une pièce religieuse aller aux toilettes, puis prendre la fuite devant PK. 

Il fallait bien un extraterrestre, n'appartenant à aucune caste ni religion (et donc pathétiquement seul), pour porter cette dénonciation.


Ah oui, évidemment il y a une histoire d'amour. Elle est assez secondaire et artificiellement intégrée au récit mais on verse quand même une petite larme à la fin.


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