Zeenat Aman est une actrice majeure du cinéma indien des années 1970 -1980.
Sex-symbol de l’époque, on parle parfois d’elle comme de la Brigitte Bardot indienne. Ce n’est pas la même époque, mais elles ont toutes les deux représenté dans leur pays une certaine évolution des mœurs, et une nouvelle image de la femme au cinéma.
Sa vie préfigure celle de beaucoup d’actrices d’aujourd’hui : elle est née en Allemagne en 1951, dans une famille d’expatriés mi musulmane mi-hindoue, et y passe toute sa jeunesse. Elle retourne en Inde à 18 ans, et étudie à Bombay, avant de partir finir ses études à Los Angeles. Une jeunesse internationale donc.
Autre fait pas très fréquent à l’époque mais qui s’est depuis généralisé : elle se fait connaître en gagnant des concours de beauté, elle est Miss India puis Miss Asia-Pacific .
Elle travaille alors comme mannequin et comme journaliste pour Femina India.
Premier film marquant : Hare Rama Hare Krishna en 1972 ; et premier rôle non-conventionnel : une hippie toxicomane, dans un des rares films indiens à parler de drogue.
Zeenat ne connaît pas les danses indiennes, et ne se risque pas dans des chorégraphies classiques. Vous la verrez rarement en sari, elle préfère les jupes courtes ou les pantalons pattes d’éléphant. Si vous cherchez quelqu’un pour jouer l’épouse Bollywood classique, chaste et dévouée, passez votre chemin.
Sautons quelques années pour parler d’un film majeur de sa carrière : Satyam Shivam Sundaram (photo ci-dessous, chanson ci-dessus). Un titre emprunté à la religion hindoue (la Vérité, Dieu et la Beauté), qui est omniprésente dans le film ; un réalisateur réputé et respecté comme auteur de certains des plus grands classiques des années 50, Raj Kapoor ; et à l’arrivée un très gros scandale. Satyam Shivam sundaram est une fable, d’une grande beauté visuelle (si on s’habitue à l’usage des filtres colorés), sur la beauté intérieure. Le personnage joué par Shashi Kapoor épouse Rupa, une femme au corps de rêve, sans voir que la moitié de son visage est gravement brulée. Lorsqu’il s’en aperçoit, il pense que ce n’est pas la même femme, la chasse et va retrouver celle qui pense être la vraie Rupa (et qui cache constamment une partie de son visage), mais qui est en fait son épouse. Mais le message sur la beauté cachée est un peu affaibli par la mise en valeur systématique du physique de l’actrice. Pour l’époque, celle-ci est vraiment très peu vêtue. Mais surtout, ses habits si peu couvrants ne sont pas des mini-jupes ou des robes décolletées occidentales, mais des saris, symboles de la culture indienne. Et l’un des passages chantés les plus décriés pour son érotisme latent est une prière, située dans un temple… Enfin, pour ne rien arranger, Zeenat embrasse son partenaire à l’écran. Baiser fort chaste vu d’ici, mais très mal vu à l’époque.
Le film ne marche pas aussi bien que prévu, et la même année, la production internationale Shalimar (où l’on voit notamment Rex Harrison) est également un flop. Elle accepte cependant de jouer gratuitement dans un film, pour aider le producteur, qui souffrait alors de graves problèmes de santé.
Ce film s’appelle Don, et fut un immense succès (photo plus bas). Une trame très classique : un chanteur de rue est employé par la police pour remplacer un gangster décédé, Don, dont il est le sosie, pour démanteler son gang, mais un rôle marquant de vigilante pour Zeenat . Son personnage, Roma, ignore le plan de la police et séduit le héros qu’elle prend pour Don afin de pouvoir le tuer et venger la mort de son frère. Amitabh Bachchan laisse peu de place aux autres acteurs, et pourtant son rôle marque les esprits.
Ce film s’appelle Don, et fut un immense succès (photo plus bas). Une trame très classique : un chanteur de rue est employé par la police pour remplacer un gangster décédé, Don, dont il est le sosie, pour démanteler son gang, mais un rôle marquant de vigilante pour Zeenat . Son personnage, Roma, ignore le plan de la police et séduit le héros qu’elle prend pour Don afin de pouvoir le tuer et venger la mort de son frère. Amitabh Bachchan laisse peu de place aux autres acteurs, et pourtant son rôle marque les esprits.
Un mot également sur Qurbani, jolie histoire d’amitié du début des années 1980 où elle est l’objet de la rivalité des deux héros, et sur Dharam Veer, film « d’époque » (mais on ne sait pas trop laquelle), où sa relation avec le personnage de Dharmendra a des accents SM surprenants.
Vers la même époque, elle épouse l’acteur Sanjay Khan. Mais rapidement, elle est victime de violences de sa part et divorce. Elle se mariera par la suite avec un autre acteur, Mazhar Khan, avec qui elle aura deux enfants et qui mourut en 1998. Elle confesse avoir été malheureuse pendant les 12 ans que dura ce mariage.
Sa carrière se poursuit jusqu’à la fin des années 1980. Elle réapparaît dans de petits rôles dans les années 2000. En 2018, elle porte plainte pour viol contre l'homme d'affaire Aman Khanna, avec qui elle aurait également été secrètement mariée (c'est en tout cas la défense de Khanna). De ce fait, les avocat de Khanna ont voulu présenter sa plainte comme non-recevable, le viol entre époux n'étant pas reconnu en Inde.
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