24.7.12

Jour 10 - Mon classique préféré

Awaara.
Ce film est plus que classique, il est mythique.


Awaara ("Le Vagabond"), sorti en 1951 et réalisé par Raj Kapoor qui interprète également le rôle principal,  s'ouvre sur une scène de procès. Un jeune homme est accusé d'avoir voulu tuer le juge Raghunath. Peu à peu, au cour d'un long flashback, on comprend que l'accusé n'est autre que le fils du plaignant.

Très populaire en Inde mais aussi bien au-delà, Awaara réunit de nouveau le couple mythique (j'ai cherché un autre adjectif, mais c'est le seul qui convienne) de Shri  420, Nargis et Raj Kapoor. Face à eux, l'imposant Prithviraj Kapoor, père de Raj.

Une scène presque aussi mythique que Raj et Nargis sous leur parapluie dans Shri 420.

Ce très beau film est la parfaite combinaison d'influences cinématographiques occidentales (le film noir) et d'éléments culturels indiens : Le juge Raghunath a répudié sa femme après qu'elle eut été enlevée par un bandit, soupçonnant ce dernier d'être le père de l'enfant qu'elle porte. Ça vous rappelle quelque chose ? Mais oui, Awaara reprend l'histoire du Ramayana.

 Je le sens pas, ce bébé, moi...

La thématique du déterminisme, génétique et social, qui le traverse de bout en bout n'est pas étrangère au genre du film noir à l'américaine mais a une raisonnante particulière dans le pays des castes.


 Des cadrages très expressifs.

Raj Kapoor réussit très bien à exprimer par l'image les sentiments de ses personnages, par la mise en scène et les cadrages. Cette volonté de nous faire partager l'intériorité de Raj culmine dans un surprenant passage chanté de plus de sept minutes exprimant le dilemme du héros déchiré entre son activité criminelle et son amour pour Rita :

Le Paradis, auprès de Rita.


L'enfer du crime.


Ajoutons à cela que l'interprétation est grandiose, la musique également très belle, et la réalisation des passages chantés particulièrement soignée.



Des acteurs tout aussi expressifs.


Une seule scène me déplaît : Raj gifle Rita, et c'est elle qui s'excuse de l'avoir vexé ! Le passage est choquant, et rappelle soudain que ce film si moderne date de 1951. On peut légitimement trouver la scène déplaisante, mais il est difficile de le reprocher à Raj Kapoor qui ne faisait qu'exprimer la façon de penser de son temps.

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