7.1.07

Main Hoon Na (2004)

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Main hoon na
est sans doute le meilleur moyen d'éviter l'habituelle déprime de fin de vacances. J'ai rarement vu un film aussi divertissant, qu'on regarde du début à la fin avec un sourire jusqu'aux oreilles et qui vous laisse de bonne humeur pour une semaine.



Le scénario est assez improbable : Un terroriste décide d'empêcher l'Inde de relâcher des prisonniers pakistanais. Pour ce faire il menace la fille (Amrita Rao) du général chargé de l'opération. Celui-ci charge le major Ram (Shahrukh Khan) de protéger Sanjana incognito, et ne trouve rien de mieux que de faire passer ce dernier, âgé d'à peu près trente ans, pour un étudiant. En même temps qu'il s'acquitte de sa mission, Ram va tâcher de se réconcilier avec sa belle-mère et son demi-frère Lakshman (Zayed Khan), étudiant dans la même école.

Lakshman et Sanju

Le premier film réalisé par Farah Khan, mieux connue pour ces chorégraphies dans les plus grosses productions Hindi actuelles, est à mon avis presque un sans faute. Les scènes d'actions sont bien menées, avec de constantes références tant au cinéma de HongKong qu'à des films genre Matrix : major Ram traverse un studio télé en un seul bond, et au ralenti s'il vous plait, major Ram poursuit et rattrape une voiture sur un simble vélo, major Ram échappe à diverses explosions... c'est vraiment nettement meilleur que ce que nous offre d'ordinaire Bollywood dans ce domaine, et assez parodique pour qu'on ne s'ennuie pas.

le face-à-face final


Il y a même des colombes...


Là où Main Hoon Na est le plus fort, c'est dans le registre de la comédie pure. Les gags pleuvent, servi par un Shahrukh Khan qui fait preuve d'un tel talent comique qu'on regrette de ne pas le voir plus souvent dans ce registre. Une grande partie de l'humour s'appuie sur le décalage entre Ram, engoncé dans ses pulls ringards (bravo à Karan Johar pour les costumes de Shahrukh, tous géniaux), et son demi-frère, archétype du cancre super-cool que tout le monde adore. Mais les passages les plus drôles sont les apparitions de la belle prof de chimie (Sushmita Sen), qui déclenche chez Ram une réaction presque pathologique : malgré tous ses efforts il ne peut pas s'empêcher de chanter dès qu'il la voit.


Tout ceci est évidemment très parodique, et les chorégraphies (un vrai régal) vont encore plus loin dans ce sens. Les plus réussies sont Tumhein jo maine dekha et ses décors artificiels,


et Tumse Milke dil ka, sorte de qawwali megalo et diablement rythmé.



Le seul (petit) point faible réside dans les scènes censées être émouvantes, qui ne fonctionnent pas toutes très bien : les personnages sont trop caricaturaux pour qu'on compatisse vraiment.



Le dvd Eros propose aussi une version du film commentée par la réalisatrice. Ses remarques sont drôles et intéressantes, elle révèle des trucs de mise en scène, des astuces pour que le film coûte moins cher...

3.1.07

Asoka (2001)

3 commentaires
J'ai abordé Asoka avec pas mal de curiosité (Santosh Sivan est le directeur photo de Dil se, mon film culte), et un peu d'appréhension (il n'y a, à mon avis, rien de pire qu'un film d'époque loupé).


synopsis : Le prince Asoka (Shahrukh Khan), menacé par ses frères, doit fuir le palais royal. Se faisant passer pour un simple soldat, il rencontre la princesse Kaurwaki (Kareena Kapoor), elle aussi en fuite. Ils se marient, mais alors qu'Asoka s'est absenté le village est attaqué, et Asoka croit que Kaurwaki a été tuée. Il sombre alors dans la violence.


Mon avis sur Asoka est finalement assez mitigé

j'ai aimé :

La musique
: innovante et rythmée. Tous les morceaux m'ont plu (ce qui est rare), et j'ai adoré Roshni se . C'est bien simple, c'est le seul moment où le film m'ait ému.


les décors et les costumes qui évitent les pièges de la reconstitution en inventant une époque, en créant une atmosphère cohérente tout au long du film.



la photographie, très soignée comme on pouvait s'y attendre.

Les scènes de combat nettement meilleures que dans beaucoup de films indiens.

d'une manière générale l'originalité et la recherche, sensibles notamment dans la mise en images des passage musicaux. Même si je n'adhère pas à tous les choix esthétiques, Asoka est tout sauf un film bâclé.




je n'ai pas aimé


l'interprétation. Je trouve décidément le jeu de Kareena Kapoor très limité, Shahrukh Khan est franchement mauvais et visiblement mal dirigé (on a l'impression qu'il ne sait pas quoi faire : il passe son temps à lancer il son écharpe sur son épaule pour donner une contenance à son personnage). Il ne joue correctement que pendant les rares passages comiques,



et quand il découvre la prétendue mort de Kaurwaki. Résultat, il est difficile de croire à l'histoire d'amour qui est au centre du film. Les seconds rôles sont horribles.

La lourdeur du symbolisme
. Etait-il vraiment nécessaire d'alterner les images d'une embuscade contre Asoka avec des plans d'un cobra bondissant sur sa proie? Mais c'est surtout pendant Roshni se que ce défaut m'a frappé. Autant j'ai aimé la musique, autant le style de la mise en images m'a vraiment déplu. Le ciel d'orage, les eaux stagnantes, les arbres morts... trop, c'est trop!



Le scénario, visiblement très éloignée de la vérité historique, mais ce n'est pas ça qui me pose problème. J'ai surtout été gênée par son manque de cohérence et d'intensité dramatique. Globalement, il se résume à ceci : Asoka est méchant. Asoka rencontre Kaurwaki. Asoka est gentil. Asoka croit Kaurwaki morte. Il redevient méchant. Asoka rencontre Devi. Il s'améliore un peu. Puis il redevient méchant, avant de finir (définitivement) gentil. Je ne cherche pas à tout prix des excuses à Shahrukh Khan, mais il est quasiment impossible d'interpréter un personnage aussi inconsistant.

Les scènes dans le palais. Ce sont les seules dont la recherche esthétique soit inexistante, les frère d'Asoka jouent très mal, et elles sont vraiment interminables.