30.11.12

Satrangi re... vidéos multicolores

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Dernier post de la série !
Et l'on commence par un grand classique, le clip dans lequel l'héroïne change de tenue trois ou quatre fois, parcourant ainsi toute une gamme de couleurs. J'ai choisi quelques-uns de ceux qui jouent le plus sur les couleurs

D'abord, "Tumhi dekho na" (Kabhi alveda na kehna), dans lequel toute la ville semble changer de couleur pour s'accorder à la tenue de l'héroïne :


"Pachai Nirame" (Alaipayuthey : cette fois c'est la nature toute entière qui s'accorde  aux couleurs du couple. Très réussi.


"Satrangi re"... celle aux sept couleurs... là encore un très beau clip, et une belle chanson. J'aime beaucoup le passage de la robe jaune.


Et maintenant, une vidéo d'un genre un peu différent : "Pyaar kiya to darna kya". Le film Mughal-e-Azama été tourné majoritairement en noir et blanc. Il faut imaginer l'éblouissement des spectateurs quand apparaissaient soudain, en couleur, les multiples reflets des miroirs et le scintillement des joyaux du trône.



Et quoi de mieux pour finir cette série qu'une chanson de Holi, la fête des couleurs ? ("Holi ke din", Sholay)

Chansons oranges

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Rien de plus facile que de trouver des vidéos dans les tons orange ou ocre. C'est la couleur associée à l'hindouisme, et elle est présente à ce titre dans de nombreuses mises en scène de chansons à caractère religieux. C'est aussi une couleur qui est très présente en Inde dans la vie de tous les jours, de la couleur de la terre à celle des épices.

J'ai donc dû faire des choix pour ne pas présenter une sélection trop longue, mais surtout n'hésitez pas à compléter cette liste !


La chanson de Nusrat est massacrée, mais c'est toujours un plaisir de voir Madhuri danser :
Un hymne en l'honneur du dieu Ganesh :
Et ma préférée :


Mais cette couleur n'a pas toujours une connotation religieuse :



Madhuri aime vraiment le orange, puisqu'on peut ajouter à cette liste  "Dhak dhak karne laga" (Beta) et "Choli ke peeche" (Khalnayak)
(dans l'ordre
- "Saanson ki mala pe" - Koyla
- "Deva Shree Ganesha" - Agneepath
- "Radha kaise na jale", Lagaan
- "Badi Mushkil" - Lajja)

27.11.12

vidéos violettes

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Pas facile de trouver des chansons à dominante violette. Surtout n'hésitez pas à en proposer en commentaire. On commence par un film marathi, Natarang (très bon film sur le théâtre populaire du Maharashtra, dont le personnage principal est un acteur qui interprète des rôles d'eunuque, un personnage présent dans la plupart des pièces traditionnelles) :
Et retour à Hum Aapke Hain Kaun :


Jaune

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Jaune des fleurs de moutarde qui ont donné une des images les plus marquantes du cinéma indien, mais aussi :
Supriya Pathak, ravissante en jaune dans Baazaar (oui, ce blog est en train de devenir un magazine de mode - mais patience, plus que deux ou trois couleurs, et cet intermède vestimentaire prendra fin).
Et Kajol, bien sûr :

26.11.12

Chansons vertes

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Parda hai parda, qawwali tiré d'un des meilleurs masalas des années 70, Amar Akbar Anthony :

Madhuri dans Hum Aapke Hain Kaun, avec Salman :

Meena Kumari :


Aishwarya en vert, et dans un de ses tout premiers roles :

Et enfin une chanson qui est loin d'être uniformément verte, mais les costumes sont tellement beaux qu'il serait dommage de s'en priver :

25.11.12

La vie en rose

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S'il y a bien une couleur emblématique de Bollywood, où en tout cas de la façon dont on voit Bollywood de France, c'est le rose.


Gulabi Rani :

Rekha :

Un peu de rose saumon :

Selon les vidéos, les chemises paraissent plutôt roses ou plutôt violettes. Dans tous les cas, ça fait mal aux yeux :

24.11.12

Les Chansons rouges

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Shashi et Sharmila :

Une des chorégraphies les plus impressionnantes qui soient :

Umrao Jaan, un film qui m'a passablement ennuyée mais dont j'aime beaucoup les chansons :
Celui qui marche dans l'ombre de l'amour...
Mirch Masala :

22.11.12

Couleurs...

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Une sélection de chansons selon un classement chromatique, pour changer. Aujourd'hui, le bleu. N'hésitez pas à compléter en commentaire !

 Saawariya, bien sûr.

Je n'aime pas beaucoup, mais c'est incontestablement bleu : 

7.11.12

La Minute Fangirl

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Ou plutôt, les deux minutes dix-neuf secondes.



Il est beau, notre Shahrukh, non ?


Ai-je créé un nouvel article juste pour dire ça ? Oui.

21.10.12

Yash Chopra (1932-2012)

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Yash Chopra, l'un des réalisateurs indiens les plus importants, vient de nous quitter, à l'âge de 80 ans.
Né à Lahore en 1932, et frère de B.R. Chopra (Naya Daur) Yash Chopra a réalisé son premier film, Dhool Ka Phool en 1959. Son dernier, Jab Tak Hai Jaan, doit sortir au mois de novembre. Entre les deux, vingt autres films, dont beaucoup sont aujourd'hui considérés comme des classiques.

Yash Chopra, c'est aussi Yash Raj Films, fondé en 1973, qui a produit, outre les films de son fondateur, ceux de son fils Aditya (Dilwale Dulhania Le Jayenge), mais aussi Fanaa, Chak de India et Aaja Nachle, pour ne citer que quelques films.


Quels films retiendrai-je de cette longue carrière (plus de cinquante ans) ?

Kabhi Kabhi, la saga, sur deux générations, d'un amour impossible, un film que je n'aime pas du tout (malgré la présence de Shashi Kapoor), trop long, décousu, et dans lequel je trouve Rishi exaspérant, mais que je cite ici car il contient cette fantastique chanson, adaptée d'un poème de Sahir Ludhianvi (traduction anglaise ici)

Deewaar, un film très sobre, épuré, aux allure de tragédie classique. L'un des rôles les plus célèbres d'Amitabh Bachchan, vraiment excellent. Et l'un de mes films préférés.

Kaala Patthar, toujours avec le duo gagnant Amitabh - Shashi, qui se déroule dans une mine de charbon. Plus décousu, mais assez prenant malgré tout.



Darr, surtout car c'est l'un des trois rôles de tueurs psychopathes qui ont lancé la carrière de Shahrukh Khan. Il est ici un jeu homme légèrement perturbé, obsédé par l'adorable Juhi Chawla au point de se graver son nom sur le torse au couteau.

Veer-Zaara, là encore un de mes films préférés, un de ceux qui m'ont donné envie de créer ce blog. Une histoire d'amour indo-pakistanaise pleine de couleurs et d'émotion, et le sommet de l'art de Yash Chopra qui magnifie ses acteurs et les paysages du Pendjab.



  

Et bientôt, je l'espère, Jab Tak Hai Jaan.

20.10.12

English Vinglish (2012)

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Shashi, mère de deux enfants et spécialiste du ladoo quitte sa famille quelques semaines pour participer aux préparatifs du mariage de sa nièce, à New York. Problème : Shashi ne parle pas anglais. Lassée d'être prise pour une idiote, elle s'inscrit à un cours de langue. Là, aux côtés d'autres étudiants venus des quatre coins du monde, elle va apprendre à s'exprimer en anglais. A s'exprimer tout court, aussi.

English Vinglish est un charmant petit film qui repose largement sur les épaules de son héroïne, une femme entre deux âges, interprété par la grande stars des années 80, Sridevi, de retour au cinéma après une longue absence.

Sous la forme d'une comédie pleine de tendresse, il aborde un certains nombres de thèmes rarement traités dans le cinéma indien : la question du rôle de l'anglais bien sûr, marqueur social, marqueur d'un certain niveau d'éducation. Impossible d'être pris au sérieux si l'on ne maîtrise pas cette langue, nous dit Gauri Shinde. Shashi est d'office disqualifiée pour toutes les discutions sérieuses, y compris au sein de sa famille où elle subit les moqueries de son mari et de sa fille. 

Impossible aussi d'être prise au sérieux, dit-elle, quand on est juste une femme au foyer occupée à cuisiner. Et de ce point de vue, le séjour américain de Shashi est une libération. Elle découvre que son petit commerce de ladoos fait d'elle une entrepreneuse. Et qu'au yeux de Laurent, son camarade de classe, qui lui fait une cour assidue, elle est plus qu'une bonne cuisinière : une artiste. Bref, elle est enfin respectée et estimée, et bien décidée à ne plus se considérer comme inférieure à son mari.

Laurent, le cuisinier français (joué par Mehdi Nebbou, la superstar du cinéma français), est le plus mémorable des élèves du cours d'anglais. Shashi et lui parlent mal anglais. Elle a tendance à passer au hindi sans prévenir. Lui répond en français. Il lui sert pourtant de confident (après une tirade enflammée - et en hindi - de Shashi bouleversée par le manque de respect de sa fille, il répond, en français "j'ai rien compris mais je suis désolé."). Et elle regagne confiance en elle à son contact. Les autres, un Pakistanais, une Chinoise, un autre Indien, une Mexicaine et un jeune homme africain, sont essentiellement des personnages comiques sans grande épaisseur. On est dans le stéréotype (le cinéma indien ne connaît pas le politiquement correct), mais sans méchanceté (le seul personnage un peu étroit d'esprit se fait régulièrement taper sur les doigts par les autres élèves). 

Et comme j'ai beaucoup aimé ce film, je vais éviter de parler de la musique, et de l'épouvantable chanson "Manhattan".


(vu au cinéma, dans une salle petite mais comble)

16.10.12

Des livres dans des films

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J'ai découvert la semaine dernière une bibliothèque qui avait décidé de ne constituer sa collection de DVD que de films dans lesquels une bibliothèque était présente. Naturellement, mon premier réflexe a été de chercher s'il y avait des films indiens dans lesquels les bibliothèques, ou même plus généralement le livre, jouaient un rôle significatif.

Ma chasse n'a pas été très fructueuse. Le cinéma indien regorge de personnages de poètes, qui chantent leurs créations sous les fenêtres de leur belle où à leurs pairs dans des mehfil, mais de leurs livres, dans leur matérialité, il est fort peu question. La tradition d'oralité qui marque la littérature indienne leur laisse peu de place. Et, naturellement, les contraintes du cinéma indien conduisent à accorder plus d'importance au texte dit (ou chanté) qu'au texte écrit, imprimé.

Une exception cependant : Pyaasa (qui, petit rappel, viens de sortir en France, sous le titre L'Assoiffé). Notre héros, Vijay, est un Poète Maudit. Il chante bien évidemment son œuvre à de nombreuses reprises. Mais, et c'est là l'originalité, les exemplaires papier de ses poèmes jouent un rôle crucial. Son manuscrit déjà : donné à un éditeur, envoyé au pilon, il est récupérée par une prostituée et constitue son premier contact avec le poète dont elle va tomber amoureuse. Et c'est en trouvant un autre manuscrit, tombé de sa poche, qu'elle le reconnaît. Les déboires de Vijay avec différents éditeurs constituent également un élément important du film.

 
Vijay chez l'éditeur

Présentés comme incapables de reconnaître le génie, allergiques à la modernité et avides d'argent, ceux-ci n'ont vraiment pas le beau rôle dans Pyaasa. Mais le Poète pourrait-il être Maudit s'il trouvait des interlocuteurs compréhensifs ? Lorsque enfin les poèmes de Vijay connaissent le succès, et que les lecteurs se ruent chez des libraires en rupture de stock, apparaît le livre imprimé, présenté comme objet commercial. On négocie ferme, on se dispute les droits. Et l'on (c'est-à-dire, toujours, l'éditeur) soigne la communication autour de la personne de Vijay, pour entretenir le buzz. Ce qui déplaît fortement à notre héros, qui interrompt de façon mémorable une de ces opérations de promotions. Si vous n'avez pas vu ce film, la sortie du DVD Carlotta est l'occasion rêvée : c'est vraiment un incontournable du cinéma indien, et un film pour lequel j'ai personnellement beaucoup d'affection.


Pour trouver des bibliothèques cependant, il faut chercher ailleurs. Mais avant, un détour pour un type de livre particulier, le livre en braille. Deux films me viennent à l'esprit : Black, où l'on voit régulièrement Rani parcourir de la main des ouvrage ainsi écrits. C'est ici un des éléments de l'émancipation de cette jeune femme sourde, muette et aveugle. Et Sparsh (dont le titre signifie d'ailleurs "Le Toucher"), où un petit garçon aveugle est tout fier de pouvoir à son tour lire une histoire à son ami. Dans ce film, une jeune femme (Shabana Azmi) s'implique dans la vie d'un pensionnat pour enfants aveugles, moitié par charité, moitié par intérêt pour le directeur de cette institution. Elle commence par leur raconter des histoires (en chantant, naturellement), ce qu'elle fait très bien et que les enfants apprécie. Puis, sensibilisée aux difficultés que rencontrent les jeunes aveugles pour trouver de la lecture elle finit par leur offrir un lot de livres en braille (gagnant au passage le cœur du directeur). Ce passage de l'oral vers l'écrit s'inscrit vraiment dans la thématique du film, portée par le très indépendant directeur du pensionnat : l'importance de l'autonomie pour les personnes handicapée. Le livre permet cette autonomie, en affranchissant les enfants, dans leur désir d’histoires, de leur dépendance au conteur.

Cette surprenante présence du livre en braille, dans un cinéma où les livres sont si rares, s'explique peut-être en partie par la gestuelle spécifique de la lecture du braille, peut-être plus intéressante à montrer à l'écran. 

Et les bibliothèques dans tout ça ? Beaucoup de films se déroulent dans des universités. Les bibliothèques universitaires y font donc parfois une apparition. Je me souviens d'une séquence chantée, un duo que je n'arrive pas à identifier, qui nous montrait l'héroïne retirant un livre d'une étagère et voyant apparaître dans l'espace ainsi libéré le visage de son amoureux, qui justement venait de retirer un livre juste derrière, de l'autre côté de la même étagère.
Mais cette apparition reste assez anecdotique. La scène la plus marquante est sans doute la première visite à la bibliothèque de Lucky dans Main Hoon Na. Lucky, c'est le cancre de service, qui a redoublé trois fois, hyper cool, hyper populaire, mais qui met un point d'honneur à ne pas travailler. Mais le voilà obligé de réaliser un travail en physique pour venir en aide à son ami Ram. Et le voici pénétrant pour la première fois dans l'enceinte sacrée de la BU, Temple du Savoir, renversant le riz comme une jeune mariée entrant pour la première fois chez sa belle famille :


Je n'ai trouvé que deux films dans lesquels les bibliothèques jouent un rôle significatif, et voici le second : Lage Raho Munna bhai. Munna Bhai, sympathique voyou, s'est fait passé pour un universitaire spécialiste de Gandhi. Pour ne pas décevoir l'animatrice de radio qui le convie à animer une conférence, il doit se documenter sur le Père de la nation indienne. Munna hésite devant la porte de la bibliothèque Mahatma Gandhi. Quand il se décide à entrer, il trouve des locaux désert et un bibliothécaire très heureux d'avoir enfin un lecteur.


Il consulte tout les ouvrage qu'il peut (en musique), et bientôt, quelque chose d'inattendu se produit  : Gandhiji apparâit en personne sous les yeux ébahis de Munna. Quand on vous dit qu'il faut rendre le savoir vivant !
Mis a part cet élément qui va jouer un rôle central dans la suite du film, cette séquence joue encore sur le décalage entre un personnage peu habitué au travail intellectuel et le décor impressionnant de la bibliothèque.


Et c'est tout ce que j'ai trouvé ! Si d'autres films vous viennent à l'esprit, surtout n'hésitez pas à me dire lesquels en commentaire.

23.9.12

Jour 30 - Mon film préféré

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Le Monde d'Apu (Apur Sansar).
La Complainte du sentier nous avait dépeint la vie du petit Apu, fils d'un brahmane pauvre dans un petit village, guettant, avec sa sœur, le passage du train, fascinant symbole de la modernité qui arrivait tout juste dans la campagne bengalie.
L'Invaincu nous le montre jeune adolescent, surmontant la mort de son père. Écolier, puis étudiant brillant, il migre progressivement vers la grande ville.
On le retrouve ici jeune homme, arrêtant ses études faute d'argent, marié presque par accident, amoureux de sa femme, prêt à s'établir enfin comme père de famille, quand un nouveau deuil le frappe.
 Sharmila Tagore, la jeune mariée

Apu avait fait face, invaincu, à la mort de sa sœur, de son père, de sa mère. Toujours, la vie avait repris ses droits. Jamais Satyajit Ray n'avait semblé porter un regard pessimiste sur le monde. Mais lorsque la femme adorée d'Apu meurt en couche, notre héros vacille. Tout à sa douleur et à sa colère contre ce fils qui a causé la mort de son épouse, il fuit ses responsabilités de père de famille, ère dans la forêt tel Yvain dans sa folie. Ou, pour faire une comparaison plus locale, il refuse d'endosser la tâche de maître de maison, deuxième étape de la vie d'un hindou, pour adopter avant l'heure les habits du renonçant, vivant dans la forêt, coupé du monde. 
Mais ce fils qu'il ne veut pas voir grandit malgré tout, petit chenapan délaissé et incontrôlable, mais plein de vie. Sa rencontrer avec son père, revenu de son exil forestier va mener à l'une des plus belles fins qu'il m'ait été donné de voir.

Le Monde d'Apu est un film sur le passage à l'âge adulte, sur la fondation d'une famille. Mais c'est aussi un film sur le deuil. Il est parcouru par les forces opposées de la famille qui ancre Apu dans le monde et de la souffrance du deuil qui l'en coupe. On perd le compte du nombre d'êtres chers qu'Apu perd dans la trilogie. Pourtant, même dans ce volet, qui nous montre un héros particulièrement affecté par ces pertes, il n'y a aucun pathos. C'est le lyrisme qui domine, mais un lyrisme simple, sans affectation. Celui du bonheur simple de la vie en couple, dans le pauvre petit appartement de Calcutta transformé en cocon chaleureux. Celui qui naît de la campagne du Bengale, filmée de façon très sobre, en plans larges dans lesquels se détache la figure solitaire et sombre d'Apu. Celui de cette fin inoubliable, pleine de promesses.
Apu renonce à l'oeuvre de sa vie, le roman autobiographique qu'il rédigeait. 

19.9.12

Voyage...

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Toutes mes excuses pour cette longue absence, je sais qu'il me reste encore un article à faire pour finir mon mois de cinéma indien, mais j'avais une bonne excuse :














Regarder des films, c'est bien ; y aller, c'est encore mieux !

(dans l'ordre : conduire en Inde - diplôme de pilote Jedi requis ; un beau camion ; Mandore ; Jodhpur ; des dromadaires ; l’observatoire de Jaipur ; un temple ; le Taj Mahal ; Lodi Gardens ; Qutb Minar)

19.8.12

Jour 29 - Le film que je préférais quand j'étais enfant

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J'ai vu mon premier film indien à l'âge de 19 ans. Je suis donc obligée, une fois de plus, de tricher : le film choisi n'est pas indien, mais a quand même un léger rapport avec l'Inde. Je l'ai vu en français, mais j'aime bien les chansons en hindi.








Et puisqu'on parle de chansons Disney en hindi, j'ai un faible pour celle-ci, chantée par Sonu Nigam.

18.8.12

Jour 28 - Mon film préféré de mon réalisateur préféré

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Pour éviter une redite avec mon film du jour 30, je vais faire comme si Satyajit Ray n'avait jamais existé. Ça demande un gros effort d'imagination, mais bon. Mon réalisateur préféré sera donc Mani Ratnam, qui reste,  malgré ses derniers films à mes yeux très décevants, un très grand réalisateur.
Et mon film préféré de Mani Ratnam, c'est Dil se.

Un film sur lequel j'ai déjà longuement écrit ici, et un peu aussi. Comment résumer en quelques mots l'attrait qu'exerce ce film sur moi ? Commençons par le plus évident : esthétiquement, c'est splendide : de très beaux décors de montagnes magnifiés par la photographie de Santosh Sivan. Le montage parfois un peu trop clipesque à mon goût ne parvient pas à me gâcher la beauté des images. Mani Ratnam est un excellent directeur d'acteur et il tire vraiment le meilleur de Shahrukh, Preity Zinta et Manisha Koirala. La musique est de toute beauté, tout comme les chorégraphies, dont la célébrissime "Chaiyya Chaiyya". Les scènes d'action sont prenantes, et vers la fin le suspens devient presque insoutenable. Enfin, et surtout, le propos est très riche et offre tellement de niveaux de lecture que j'ai l'impression de découvrir quelque chose à chaque fois que je le revois.

La meilleure séquence dansée de tous les temps, et l'une des plus belles chansons du cinéma indien :

Ben quoi, quand vous êtes amoureux vous ne dansez pas sur les trains, vous ?

17.8.12

Jour 27 - Un film que j'aurais aimé voir sur grand écran

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Pournami. Parce que Prabhas, quoi.


Et puis parce que les chorégraphies de Prabhu Deva le méritent vraiment : 

16.8.12

Jour 26 - Un film que je suis une des seules à aimer

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Satyam Shivam Sundaram. Ce n'est certes pas le chef d’œuvre de Raj Kapoor. Et je comprends parfaitement qu'on puisse trouver le film hypocrite. Après tout, faire l'éloge de la beauté intérieure en filmant amoureusement une Zeenat Aman très légèrement vêtue, c'est un peu paradoxal.


On peut regretter que Raj Kapoor ait jugé nécessaire de mettre autant en avant la plastique de son actrice, comme s'il n'avait pas confiance dans la force de son film.
Et pourtant, Satyam Shivam Sundaram est un film très fort, par la richesse allégorique de son récit en forme de conte. Le final, lors de la séquence du "déluge", atteint une dimension presque épique. 
Ce sont ces aspects qui ont permis au film de ne pas trop mal vieillir. Seuls les décors d'une des chansons, visiblement conçus sous acide, l'abus de filtres de couleur et, bien sûr, les tenues très courtes de Zeenat nous rappelle que nous sommes en 1978. 

15.8.12

Jour 25 - Le film le plus drôle

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Le film le plus drôle que j'ai vu est loin d'être une comédie innocente : il s'agit d'une satire féroce d'une société corrompue jusqu'à la moelle. Une satire qui prend les voie inattendues de l'absurde et du slapstick, de gags que l'on imaginerait plus dans un dessin animé. Il y est question de deux photographes témoins d'un meurtre, et du cadavre de la victime, trimbalé d'un bout à l'autre de Bombay (en patins à roulette, notamment) lors d'une séquence d'anthologie . Et encore, Kundan Shah a renoncé à certaines idées prometteuses, telles qu'un gorille dissertant sur la condition humaine, et une partie d'échec remportée par ledit cadavre. 
L'affiche est immonde. Promis, le film vaut mieux que ça.


Le tournage du film a eu lieu dans des conditions épouvantables : budget tellement réduit que les acteurs ont du fournir eux-même une partie des costumes et l'appareil photo, et malentendu constant entre le réalisateur Kundan Shah et la star, Naseeruddin Shah, très soucieux de réalisme, et incapable de comprendre que des scènes aussi absurdes puissent faire rire.
Mais rien de cela ne transparaît, et Jaane Bhi Do Yaaro est un film extrêmement drôle. Et pourtant, le regard qu'il porte sur la société indienne est très sombre. Nos deux héros ne peuvent pas faire grand chose face à l'ampleur de la corruption, et lorsque le film s'achève, le rire s'est fait amer.

(pour les références des anecdotes, voir la page Wikipédia consacrée au film)

14.8.12

Jour 24 - L'idée géniale dont personne n'a encore fait un film

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Adapter Sacred Games. Mais je comprends très bien pourquoi personne ne s'y est encore attaqué, tant l'intérêt du roman repose sur son foisonnement de personnages et d'intrigues. Gros travail d'adaptation en perspective pour conserver cette richesse dans un film de trois heures. Il faudrait aussi essayer de conserver le style si réaliste des dialogues mêlant anglais, marathi et hindi. Et il va falloir recruter de très bons acteurs tant tous les personnages, même les plus secondaires, sont fouillés.
Allez Anurag, tu t'y lances ?

13.8.12

Jours 22 & 23 - Mon film de réincarnation préféré (et quelques mots sur d'autres films de ce genre)

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Les jours 22 et 23 auraient dû être consacrés à mon film documentaire préféré et à mon dessin animé préféré. Problème, je n'ai jamais vu de film d'animation indien, ni de documentaire. Ce n'est pas que l'Inde n'en produise pas, mais je n'ai jamais eu l'occasion d'en regarder.
Me voici donc contrainte de transformer ces deux catégories en quelque chose de plus adapté. Je vais donc vous parler de mon film de réincarnation préféré. "Film de réincarnation" ? C'est un genre, ça ? Je soutiens que oui, bien que je ne sois pas sûre qu'il soit très représenté en dehors de l'Asie. 
Le principe : un ou plusieurs personnage importants meur(en)t, souvent assassiné(s), ou bien en laissant une mission à sa / leur future incarnation. Quelque temps après naît un beau bébé qui grandit et mène une vie heureuse, jusqu'au jour où il a la révélation de qui il était dans une vie antérieure, et entreprend d'accomplir la mission qui lui a été confiée ou de venger le crime qui lui a coûté la vie. Le récit se fait soit chronologiquement, soit au moyen d'un flashback. C'est en général le même acteur qui joue les différentes incarnation du personnage.

J'ai vu six films de réincarnation. Je ne m'attarderai pas sur Karan Arjun (1995), dans lequel les nouvelles incarnations de deux frères s'affrontent avant de se reconnaître et de s'unir contre leur ennemi commun. Je passe également rapidement sur Magadheera (2009), dans lequel on voit la réincarnation d'un guerrier finalement obtenir la main de la nouvelle incarnation de la princesse dont il était amoureux dans une vie antérieure, et affronter la réincarnation de son fourbe rival. Arundhati (2009), dans lequel l'âme d'une reine se réincarne dans sa petite-fille, chargée de combattre à son tour le sorcier sadique qu'elle avait temporairement mis hors d'état de nuire ne manque pas d'intérêt, mais ne figure pas parmi mes préférés (un peu trop gore à mon goût).

Karz (1980) fait en revanche parmi des films que je suis toujours contente de revoir. C'est un masala très divertissant, qui présente une légère originalité : Rishi Kapoor, la star du film, ne joue que la réincarnation du héros, c'est un acteur moins connu qui l'interprète dans sa première (et courte) vie. Autre originalité, c'est à travers un morceau de musique que le héros a la révélation de sa vie antérieure. Et le spectacle par lequel il tente de confondre l'assassin, copié mais pas égalé dans Om Shanti Om, est fantastique.

Madhumati (1958), réalisé par Bimal Roy sur un scénario de Ritwik Ghatak est également un film magnifique, qui rentre cependant mal dans le cadre que j'ai tenté d'établir. Les personnes réincarnées ne sont présents que dans le récit cadre, au tout début et à la toute fin du film. Dilip Kumar, obligé de s'abriter dans un palais déserté par une nuit d'orage, a très vite la révélation de sa vie antérieure en contemplant un tableau. Le flashback, mettant en scène le Dilip Kumar antérieur et Vyjayanthimala, occupe 90% du film. On y trouve bien un meurtre, mais Dilip Kumar 1 n'a plus rien à venger. Il sert essentiellement de médium par lequel est raconté l'histoire principale. Outre deux Dilip et trois (!) Vyjayanthimala, Madhumati présente aussi de splendides paysages de montagne, une très belle musique, une atmosphère gothico-bucolico-onirique (oui, tout ça) assez originale. L'histoire est prenante et poignante, et peut se lire comme une métaphore des rapports entre hindous et adivasis (Madhumati est la fille d'un "roi de la forêt" qui a perdu son pouvoir à l'arrivée des hindous qui exploitent désormais le bois), un sujet sur lequel Ritwik Ghatak avait réalisé un documentaire en 1955, The Life of the Adivasis. Bref, c'est un film que je recommande chaudement.
 


Et enfin, mon préféré, Om Shanti Om, qui emprunte très largement à Karz et à Madhumati. De Karz vient son côté masala (et son titre qui est celui d'une chanson de Karz), de Madhumati la mélancolie qui se dégage des dernières scènes. Le petit plus, c'est l'humour, très présent, et la bonne idée de l'avoir conçu comme un "film d'époque" dont la première partie se déroule dans les années 70, et d'avoir reconstitué en un pastiche minutieux décors, costumes et scènes de films de cette époque.


12.8.12

Jour 21- Mon film d'action préféré

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Thiruda Thiruda. Un des films les plus légers de Mani Ratnam. Pas l'un de ses meilleurs, mais néanmoins bien sympathique.


Deux petits voleurs, une jeune fille qui a dû fuir sa famille et une danseuse se disputent une carte magnétique égarée par une organisation criminelle internationale, carte qui leur ouvrirait la porte d'une fortune colossale.
C'est  un peu long à démarrer, mais une fois que l'histoire est lancée les péripéties se succèdent sans baisse de rythme, et les scènes d'action sont vraiment réussies. 



Ma critique complète ici.

11.8.12

Jour 20 - Mon film préféré de mon acteur préféré

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Étape 1 : identifier mon acteur préféré. Il y a beaucoup de candidats : Shahrukh bien sûr, mais aussi Kamal Haasan, Shashi Kapoor, Nandita Das, Om Puri et quelques autres. Mais puisqu'il faut faire un choix, voici le vainqueur : un monsieur d'un certain âge, pas très beau, assez bougon (s'il ne se complaît pas dans le "c'était mieux avant" c'est uniquement parce que ce qui se faisait avant ne trouve pas non plus grâce à ses yeux), qui a tourné dans cent soixante-seize longs métrages dont quelques-uns des pires films qu'il m'ait été donné de voir (dont l'inénarrable Rajkumar). Mais aussi quelqu'un qui n'hésite jamais à jouer sous la direction de parfaits débutants pourvu que le projet lui paraisse intéressant, et qui a de fait participé à quelques-uns des films les plus originaux réalisés en Inde au cours des quarante dernières années. Un acteur capable d'interpréter une très large gamme de personnages, et dont la justesse m'impressionne presque toujours.
Vous aurez bien sûr reconnu Naseeruddin Shah.

Étape 2 : identifier mon film préféré de mon acteur préféré. Un bon vieux mélo familial (Masoom) ? Une très jolie histoire d'amour (Sparsh) ? Un "film de prison" surprenant et plein de rebondissements (3 Deewaarein) ?
Plutôt un des très nombreux films engagés qui ont fait la renommée de l'acteur : Aakrosh, de Govind Nihalani, avec Om Puri, Amrish Puri, Mohan Agashe et une apparition de Smita Patil.



Un Adivasi (nom générique des Aborigènes indiens), interprété par Om Puri, est accusé du meurtre de sa femme. Ce coupable un peu trop idéal est défendu par un tout jeune avocat, idéaliste, plein de fougue (joué avec beaucoup de subtilité par Naseeruddin Shah). Ce dernier va devoir faire face à l'opposition de moins en moins larvée des notables de la ville, qui n'ont aucune envie de voir la vérité éclater au grand jour, mais aussi au silence obstiné de son client, qui refuse de prononcer le moindre mot.

Un film de procès percutant, qui tient en haleine jusqu'à un dernier acte pour le moins inattendu. Un film bouleversant aussi, grâce à l'incroyable interprétation d'Om Puri dans un de ses meilleurs rôles.

10.8.12

Jour 19 - Le meilleur film adapté d'un livre

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Shatranj Ke Khiladi (Les Joueurs d'échecs), adapté de la nouvelle du même nom de Munshi Premchand.

A Lucknow Meer sahab et Mirza sahab jouent aux échecs. Le roi Wajid Shah danse et écrit de magnifiques poèmes. Les Anglais se préparent à coloniser le royaume, mais personne ne s'en soucie.


Meer (Saeed Jaffrey) et Mirza (Sanjeev Kumar) sont les descendants de redoutables guerriers, mais leurs épées ne servent plus qu'à décorer leurs murs. Ils se vantent être des personnes respectables, des hommes d'honneur, mais ne sont même pas capables de jouer honnêtement aux échecs.
Qu'importe si leur ville change de maître. Le bouleversement qui se prépare n'affectera pas, ou si peu, nos deux joueurs, enfermés dans leur petit monde. Quand enfin le huis-clos de leur partie s'élargit, c'est pour mieux les isoler, en dévoilant une campagne déserte. Se pourrait-il que la satire de la noblesse du dix-neuvième siècle dissimule une critique de la société d'aujourd'hui ?

 Ils sont terriblement inconscients, ces aristocrates et leur roi, agaçants, ridicules, et pourtant tellement humains et touchants. Les Joueurs d'échecs est un film étrange au pessimisme léger, qui raconte avec beaucoup d'humour une marche inéluctable vers la défaite.
Et hommage, aussi, à une culture raffinée et disparue : poésie, scène de danse kathak, beauté sidérante des costumes et des draperies...

9.8.12

Jour 18 - Un film qui mériterait d'être vu par plus de monde

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Dor. Pas de grande star, quasiment pas de passages dansés, et comme personnages principaux, deux femmes. Sans surprise, Dor n'a pas été un grand succès commercial. Dommage, car ce remake hindi d'un film malayalam que je n'ai pas vu, Perumazhakkalam, est un très beau film. 


Un travailleur indien émigré en Arabie tue accidentellement un autre Indien. Sa seule chance d'échapper à la peine de mort est que la veuve de la victime lui accorde son pardon. Son épouse, Zeenat, une jeune femme indépendante et déterminée, part donc dans le Rajasthan pour retrouver la jeune veuve, prénommée Meera, et tenter de la convaincre. Mais malgré l'aide que lui apporte un petit escroc vaguement amoureux d'elle (joué par le sympathique Shreyas Talpade) la tâche s'annonce ardue, car Meera, condamnée à l'isolement depuis son veuvage et maltraitée par sa belle famille, subit de plein fouet les conséquences de la mort de son mari. Zeenat ruse donc, et  ne révèle pas à Meera la raison de sa présence.

Dor est un film très bien joué, passionnant tant par le suspense qu'il instaure que par la complexité des liens qui se nouent entre les personnages, et, bien qu'il soit souvent touchant (les pas de danses esquissés par Meera)  filmé sans pathos aucun malgré la gravité de son sujet.

4.8.12

Jour 17 - Un film qui m'a déçue

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Dasavatharam. Plus qu'une déception, presque une trahison. Comment le réalisateur de Hey Ram a-t-il pu créer ce truc boursouflé, moche, inintéressant au possible ? Comment a-t-il pu croire qu'une entrée dans le livre des records (Kamal Haasan joue dix rôles différents) suffisait à faire un film ? Comment a-t-il pu croire que des effets spéciaux (pas très réussis) permettraient de cacher la médiocrité des scènes d'action, ou qu'il valait mieux se fier à un mauvais maquillage plutôt que d'essayer d'incarner réellement ces dix personnages ? Rendez-nous l'acteur génial de Salangai Oli !
Bref, Dasavatharam, le premier film tamoul que j'ai vu au cinéma, a aussi été ma plus grosse déception.

3.8.12

Jour 16 - Un film que je n'aime plus

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Je n'irai pas jusqu'à dire que je n'aime plus Jodhaa Akbar. Mais l'enthousiasme avec lequel je l'avais accueilli à sa sortie est bien retombé. 
J'avais beaucoup apprécié qu'il ne tombe pas dans le principal travers de beaucoup de films "historiques" : le toc, les décors et les costumes qui font faux, les armes un peu trop visiblement en plastique, la armures trop légères (j'ai été traumatisée par l'armure de Kareena dans Asoka)...
J'avais notamment été bluffée par le soin apporté aux costumes, éblouissants jusque dans les moindres détails.
J'avais aimé la façon dont le scénario utilisait le protocole, le cérémonial de cour moghol (ou en tout cas sa version cinématographique) pour donner une certaine majesté au film. Les scènes de bataille, d'une ampleur inédite dans le cinéma indien, m'avaient impressionnée, tout comme l'affrontement final entre Akbar et son vassal rebelle.
J'avais enfin trouvé tous les acteurs très bons, et découvert un inconnu qui paraissait alors prometteur, Sonu Sood.

Aujourd'hui le soufflé est bien retombé. Oui, le film est beau, mais beaucoup trop statique. Pour quelques séquences d'action correctes, combien de scènes de palais filmées platement, qui semblent s'étirer à n'en plus finir. Même les passages chantés sont filmés sans inspiration. Même "Azeem-o- Shan Shahenhah" n'offre pas le spectacle attendu et devient vite monotone.
Le peu de vraisemblance historique de l'intrigue ne m'a jamais posé problème : clairement, le film se place plus sur le terrain du conte ou de la fable que de la leçon d'histoire. La faiblesse du scénario, en revanche, est plus gênante. L'intrigue la plus intéressante, celle qui tourne autour de Sujamal, le prince sans terre déchiré entre différentes loyautés,  est malheureusement insuffisamment développée. Et le message de tolérance et d'union, attendu (Akbar est l'un des personnages historiques le plus souvent sollicités pour illustrer les vertus de la tolérance religieuse), est délivré de façon très pesante.

Heureusement qu'il reste quelques moments de grâce :

1.8.12

Jour 15 - Un personnage auquel je m'identifie

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Sans doute Siddhartha, le protagoniste de L'Adversaire (Pratidwandi). Il y a somme toute (et heureusement) peu de points communs entre ce qu'il vit (il perd son père et doit arrêter prématurément ses études pour subvenir aux besoins de sa mère et de sa soeur) et ma propre vie.



Cependant le passage de l'état d'étudiant à celui de jeune actif est décrit avec beaucoup de justesse, et j'ai découvert ce film juste au moment ou j'ai obtenu mon premier vrai emploi. Mais surtout, Satyajit Ray parvient à donner à son personnage une dimension assez universelle pour que toute personne qui a à un moment de sa vie dû revoir l'image qu'elle se faisait, enfant, de son avenir et faire face à ses responsabilités d'adulte, toute personne aussi qui a un jour caressé le rêve de tout plaquer, de ne pas jouer le jeu de la société, puisse se reconnaître en lui. Voir Siddhartha saboter consciemment ses entretiens d'embauche (la transgression absolue dans une Inde des année 1970 rongée par le chômage) a quelque chose de cathartique, et d'assez réjouissant, pour quiconque a déjà cherché du travail. C'est à dire à peu près tout le monde. Bien joué Mr Ray.

(mon article sur L'Adversaire)


31.7.12

Jour 14 - Un film qui m'a plu contre toute attente

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Dostana. Franchement, un film avec John Abraham (qui joue faux dans neuf films sur dix), Bobby Deol (un peu moins horripilant que son frère Sunny, mais de peu), Priyanka Chopra (qui joue moins faux que d'autres ex-Miss, mais reste assez peu nuancée) et juste Abhishek, qui n'est même pas vraiment un de mes acteurs préférés, pour remonter un peu le niveau, aucune chance que ça me plaise.
Et puis les comédies romantiques mettant en scène de très riches NRI branchés (John est photographe, Priyanka travaille dans un magazine de mode, c'est dire !) et peu vêtus, j'en ai plus qu'assez. Abhishek joue un infirmier, d'accord, mais ça ne va pas suffire.
Enfin le pitch (John et Abhishek prétendent être en couple pour pouvoir loger chez Priyanka puis se disputent secrètement la belle, sans révéler la supercherie) fait vraiment peur quand on sait la finesse avec laquelle Bollywood aborde les thématiques LGBT.

Et pourtant...

C'est le second degré qui sauve le film. John Abraham est très drôle et fait preuve de beaucoup d'auto-dérision. Il est la victime des gags les plus percutants du film, qui se jouent de son image de sex-symbol. Le reste des acteurs assure, bien que Bobby Deol ne soit pas très crédible en prince charmant.
Sans surprise, le film se lance sur le terrain de l'humour lourd. Imaginez ce que peut donner le spectacle de deux hommes hétéros, pleins de préjugés sur l'homosexualité, qui font semblant d'être gays. Mais le miracle, c'est que ça marche. Et que les passages les plus drôles sont même ceux où le trait est le plus forcé (le récit (fictif) de la première rencontre du faux couple).

Alors non, Dostana n'est pas parfait, et traine en longueur vers la fin. Non, ce n'est pas le film le plus subtil réalisé sur l’homosexualité. Le film a plutôt tendance à entretenir les clichés, mais il faut tenir compte du fait que le cinéma indien part de très loin. Dostana montre même une certaine avancée des mentalités en présentant des personnages qui acceptent presque tous sans problème l'homosexualité supposée des héros. Seule la mère d'Abhishek y trouve à redire, mais son attitude est tournée en ridicule. Je crois d'ailleurs que le film a été plutôt bien reçu dans la communauté gay indienne.

Et j'ai beaucoup aimé qu'à la fin (spoiler) Priyanka aille avec Bobby et non avec un de ses deux menteurs de colocs, qui l'ont traitée du début à la fin comme un objet à conquérir.

Et j'adore "Desi Girl":

29.7.12

Jour 12 - Un film que je déteste / Jour 13 - Un plaisir coupable

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Comme j'ai pris un peu de retard dans mes posts, et que je n'ai pas envie de m'attarder sur un film que je déteste, en voici deux d'un coup.

Un film que je déteste : Pardes, pour son opposition à peine manichéenne entre la culture indienne (pureté, honnêteté, dévouement, courage) et la culture américaine (alcool, drogue, violence et sexe). Beurk. Pas le seul film indien xénophobe, mais l'un des mieux faits, assez bien construit, ce qui le rend encore plus détestable.

Un plaisir coupable : Koyla. c'est globalement crétin, violent, cinématographiquement très faible, la musique est outrageusement pompé sur celle de 1492 : Christophe Colomb, Shahrukh y est mal fringué, mal coiffé, mais j'ai un faible pour ce film.



Pourquoi ? Peut-être parce que tout le monde, Shahrukh et Madhuri en tête, a l'air de croire dur comme fer à cet histoire de valet muet qui finit par se rebeller contre le tyran qui l'emploie (et retrouve la voix au milieu du film, les médecins de village indiens sont meilleurs qu'on ne le pense), et parce qu'il est dur de résister à une telle accumulation d'erreurs de montage (dès la troisième minute, un chien de chasse saute ... et ne retombe jamais), de dialogues pompeux ("l'ombre de la  mort est sur toi... où que tu ailles, tu ne pourras plus échapper à son étreinte") ou démonstratifs ("Alors ce sont eux nos partenaires étrangers dans notre trafic de diamants ?") , d'humour scato (ah, Shahrukh qui marche dans une bouse de vache pour faire rire Madhuri, oh, le running gag sur le viagra artisanal du père de Johnny Lever - ce dernier est d'ailleurs pour une fois supportable). Parce que Shahrukh, bien que muet, a trois chansons.  Parce que la séquence qui plagie Rambo (humour lourdingue en plus) est juste irrésistible.
Bref, un film que je n'oserais pas recommander, mais qui me plaît bien.

27.7.12

Gangs of Wasseypur et les critiques français

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La première partie du dernier film d'Anurag Kashyap, Gangs of Wasseypur, bénéficie d'une sortie en France dans une dizaine de cinémas. Je ne sais pas si le film attirera beaucoup de monde, mais c'est en tout cas un beau succès critique : "le film de l'été" pour le Nouvel Obs, une "oeuvre riche" pour l'Humanité, "un cocktail savoureux et palpitant" pour le Figaro (Anurag Kashyap met l'Huma et le Figaro d'accord), tandis que Télérama attend impatiemment la deuxième partie " Vivement la suite des hostilités !".


Une unanimité rare pour un film indien, mais méritée, car Gangs of Wasseypur est effectivement très réussi et très prenant.
Mais que les critiques français aiment (rarement) ou n'aiment pas (le plus souvent) les films indiens,  on retrouve toujours ici et là le même genre de perles, qui trahissent une certaine condescendance pour ce cinéma, et révèlent bien souvent une ignorance regrettable, que les auteurs semblent vouloir camoufler derrière des clichés :


"Fini la guimauve bollywoodienne, les choré­graphies pop, les couleurs kitsch et les amourettes sirupeuses."

On ne peut pas dire que je ne m'y attendais pas. Tout article sur un film indien se doit de comporter les mots "guimauves", "kitsch" et "sirupeux" (éventuellement remplaçable par "à l'eau de rose"). Mais les trois dans une même phrase, c'est quand même très fort. 
Je propose qu'on se cotise pour envoyer à la rédaction de Télérama les jolis morceaux de guimauve que sont, disons,  Pattiyal, Firaaq ou Hey Ram, ou encore les précédents films d'Anurag Kashyap.
Mais à quoi sert au juste ce passage  ? A dire que Gangs of Wasseypur n'est pas une comédie romantique ? On pouvait s'en douter dès la lecture du titre, non ?  

"Une geste policière comme on n’en espérait plus depuis Le Parrain de Coppola et le diptyque scorsésien Les Affranchis/Casino. Beaucoup s’y sont essayés, au cinéma ou à la télévision, en France, en Italie et en Grande-Bretagne, et se sont souvent couverts de ridicule. En Inde, pas de complexes, pas de tradition du genre à respecter."
Mesdames, Messieurs, venez admirer Gangs of Wasseypur, le tout premier film de gangsters indien !

On est pas obligé, quand on est un critique généraliste, de connaître parfaitement le cinéma de tous les pays. Mais on peut se renseigner. Se dire que puisqu'on n'y connaît pas grand chose, il est possible que ce qu'on croit savoir ne soit que le reflet d'un manque de culture. Car aussi surprenant que cela puisse paraître, les Indiens n'ont pas attendu 2012 pour faire des films de gangsters, des films policiers, des films noirs, etc. On peut citer à tout hasard Satya ou Nayakan, qui partagent avec Gangs of Wasseypur une profonde noirceur et une certaine ampleur.

Oui Gangs of Wasseypur est novateur (par révolutionnaire, novateur). Mais on ne peut apprécier ce qu'il apporte de neuf si l'on ne sait pas de quoi il se démarque !

  • Et le pompon, la conclusion de la critique d'Excessif :
"Dans son ambition et sa densité dramaturgique, Gangs of Wasseypur nous rappelle Lagaan, Once Upon a Time in India, le bijou musical de Ashutosh Gowariker."
J'ai vu Gangs of Wasseypur. J'ai vu Lagaan. J'ai apprécié les deux. Mais vraiment,



Quels peuvent bien être les points communs entre ces deux films ? "Ambition", "intensité dramatique" c'est un peu vague, surtout que si les deux films ont une indéniable "intensité dramatique", elle est très différente d'un film à l'autre. Lagaan est une progression vers un long match de cricket sur lequel s'achève le film, dont on ne doute pas un instant qu'il va être gagné par les gentils villageois : la question est plutôt de savoir comment. Gangs of Wasseypur est une succession trépidante de rebondissements et de scènes d'action, mêlant les différents fils d'une intrigue complexe. Rien à voir.

Heureusement qu'il y a des critiques plus pertinentes, comme celle de Libération, qui est en outre très bien écrite (ok, il y a une guimauve égarée dans ce texte. Mais pour une fois, elle est employée à bon escient).

24.7.12

Jour 10 - Mon classique préféré

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Awaara.
Ce film est plus que classique, il est mythique.


Awaara ("Le Vagabond"), sorti en 1951 et réalisé par Raj Kapoor qui interprète également le rôle principal,  s'ouvre sur une scène de procès. Un jeune homme est accusé d'avoir voulu tuer le juge Raghunath. Peu à peu, au cour d'un long flashback, on comprend que l'accusé n'est autre que le fils du plaignant.

Très populaire en Inde mais aussi bien au-delà, Awaara réunit de nouveau le couple mythique (j'ai cherché un autre adjectif, mais c'est le seul qui convienne) de Shri  420, Nargis et Raj Kapoor. Face à eux, l'imposant Prithviraj Kapoor, père de Raj.

Une scène presque aussi mythique que Raj et Nargis sous leur parapluie dans Shri 420.

Ce très beau film est la parfaite combinaison d'influences cinématographiques occidentales (le film noir) et d'éléments culturels indiens : Le juge Raghunath a répudié sa femme après qu'elle eut été enlevée par un bandit, soupçonnant ce dernier d'être le père de l'enfant qu'elle porte. Ça vous rappelle quelque chose ? Mais oui, Awaara reprend l'histoire du Ramayana.

 Je le sens pas, ce bébé, moi...

La thématique du déterminisme, génétique et social, qui le traverse de bout en bout n'est pas étrangère au genre du film noir à l'américaine mais a une raisonnante particulière dans le pays des castes.


 Des cadrages très expressifs.

Raj Kapoor réussit très bien à exprimer par l'image les sentiments de ses personnages, par la mise en scène et les cadrages. Cette volonté de nous faire partager l'intériorité de Raj culmine dans un surprenant passage chanté de plus de sept minutes exprimant le dilemme du héros déchiré entre son activité criminelle et son amour pour Rita :

Le Paradis, auprès de Rita.


L'enfer du crime.


Ajoutons à cela que l'interprétation est grandiose, la musique également très belle, et la réalisation des passages chantés particulièrement soignée.



Des acteurs tout aussi expressifs.


Une seule scène me déplaît : Raj gifle Rita, et c'est elle qui s'excuse de l'avoir vexé ! Le passage est choquant, et rappelle soudain que ce film si moderne date de 1951. On peut légitimement trouver la scène déplaisante, mais il est difficile de le reprocher à Raj Kapoor qui ne faisait qu'exprimer la façon de penser de son temps.

22.7.12

Jour 9 - La meilleure musique de film

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Beaucoup d'hésitations sur celui-ci : Mr & Mrs 55 ? Naya Daur ? Teesri Manzil ? Umrao Jaan ? Nayakan ? Voilà certaines des musiques que j'aime beaucoup et qui me paraissent excellentes. Mais je n'y connais rien en musique, et encore moins en musique indienne, et je ne me sens pas capable de juger de la qualité intrinsèque d'une BO. Si bien que plutôt que de désigner la meilleure musique de film, je vais plus modestement choisir ma préférée. Celle qui me touche le plus, qui me donne l'impression de comprendre les chansons même si je ne pipe pas un mot de la langue. Celle de Bombay, version tamoule.
"Kannalanae" est l'un des morceaux que je fais systématiquement écouter à ceux de mes amis qui veulent découvrir la musique indienne. Suivi du thème du film, "D'abord la jambe gauche". Ces deux morceaux sont probablement deux des meilleures compositions d'A.R. Rahman. "Uyire Uyire" exprime l'amour à chaque note, et l'on comprend que Shaila Bano court à travers la campagne pour rejoindre le chanteur. "Pooveukenna Pootu" et "Kuchi Kuchi Rakkama" sont plein de vie et de joie. C'est vraiment l'un des points forts du film que de réussir à offrir de nombreux moments vraiment heureux malgré son sujet grave (les émeutes inter-communautaires de Bombay). "Andha Arabi Kadaloram" est un item number assez classique, mais assez énergique pour qu'on se laisse entrainer. "Malarodu Malar" accompagne la fin du film et vous laisse la larme à l’œil. Reste "Idhu Annai Bhoomi" qui est peut-être le seul point faible de cette BO. C'est la chanson qui appelle à l'arrêt des émeutes. Elle est trop pompeuse à mon goût, avec son instrumentation très dramatique.


Vous pouvez écouter la musique de Bombay ici.