19.8.12

Jour 29 - Le film que je préférais quand j'étais enfant

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J'ai vu mon premier film indien à l'âge de 19 ans. Je suis donc obligée, une fois de plus, de tricher : le film choisi n'est pas indien, mais a quand même un léger rapport avec l'Inde. Je l'ai vu en français, mais j'aime bien les chansons en hindi.








Et puisqu'on parle de chansons Disney en hindi, j'ai un faible pour celle-ci, chantée par Sonu Nigam.

18.8.12

Jour 28 - Mon film préféré de mon réalisateur préféré

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Pour éviter une redite avec mon film du jour 30, je vais faire comme si Satyajit Ray n'avait jamais existé. Ça demande un gros effort d'imagination, mais bon. Mon réalisateur préféré sera donc Mani Ratnam, qui reste,  malgré ses derniers films à mes yeux très décevants, un très grand réalisateur.
Et mon film préféré de Mani Ratnam, c'est Dil se.

Un film sur lequel j'ai déjà longuement écrit ici, et un peu aussi. Comment résumer en quelques mots l'attrait qu'exerce ce film sur moi ? Commençons par le plus évident : esthétiquement, c'est splendide : de très beaux décors de montagnes magnifiés par la photographie de Santosh Sivan. Le montage parfois un peu trop clipesque à mon goût ne parvient pas à me gâcher la beauté des images. Mani Ratnam est un excellent directeur d'acteur et il tire vraiment le meilleur de Shahrukh, Preity Zinta et Manisha Koirala. La musique est de toute beauté, tout comme les chorégraphies, dont la célébrissime "Chaiyya Chaiyya". Les scènes d'action sont prenantes, et vers la fin le suspens devient presque insoutenable. Enfin, et surtout, le propos est très riche et offre tellement de niveaux de lecture que j'ai l'impression de découvrir quelque chose à chaque fois que je le revois.

La meilleure séquence dansée de tous les temps, et l'une des plus belles chansons du cinéma indien :

Ben quoi, quand vous êtes amoureux vous ne dansez pas sur les trains, vous ?

17.8.12

Jour 27 - Un film que j'aurais aimé voir sur grand écran

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Pournami. Parce que Prabhas, quoi.


Et puis parce que les chorégraphies de Prabhu Deva le méritent vraiment : 

16.8.12

Jour 26 - Un film que je suis une des seules à aimer

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Satyam Shivam Sundaram. Ce n'est certes pas le chef d’œuvre de Raj Kapoor. Et je comprends parfaitement qu'on puisse trouver le film hypocrite. Après tout, faire l'éloge de la beauté intérieure en filmant amoureusement une Zeenat Aman très légèrement vêtue, c'est un peu paradoxal.


On peut regretter que Raj Kapoor ait jugé nécessaire de mettre autant en avant la plastique de son actrice, comme s'il n'avait pas confiance dans la force de son film.
Et pourtant, Satyam Shivam Sundaram est un film très fort, par la richesse allégorique de son récit en forme de conte. Le final, lors de la séquence du "déluge", atteint une dimension presque épique. 
Ce sont ces aspects qui ont permis au film de ne pas trop mal vieillir. Seuls les décors d'une des chansons, visiblement conçus sous acide, l'abus de filtres de couleur et, bien sûr, les tenues très courtes de Zeenat nous rappelle que nous sommes en 1978. 

15.8.12

Jour 25 - Le film le plus drôle

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Le film le plus drôle que j'ai vu est loin d'être une comédie innocente : il s'agit d'une satire féroce d'une société corrompue jusqu'à la moelle. Une satire qui prend les voie inattendues de l'absurde et du slapstick, de gags que l'on imaginerait plus dans un dessin animé. Il y est question de deux photographes témoins d'un meurtre, et du cadavre de la victime, trimbalé d'un bout à l'autre de Bombay (en patins à roulette, notamment) lors d'une séquence d'anthologie . Et encore, Kundan Shah a renoncé à certaines idées prometteuses, telles qu'un gorille dissertant sur la condition humaine, et une partie d'échec remportée par ledit cadavre. 
L'affiche est immonde. Promis, le film vaut mieux que ça.


Le tournage du film a eu lieu dans des conditions épouvantables : budget tellement réduit que les acteurs ont du fournir eux-même une partie des costumes et l'appareil photo, et malentendu constant entre le réalisateur Kundan Shah et la star, Naseeruddin Shah, très soucieux de réalisme, et incapable de comprendre que des scènes aussi absurdes puissent faire rire.
Mais rien de cela ne transparaît, et Jaane Bhi Do Yaaro est un film extrêmement drôle. Et pourtant, le regard qu'il porte sur la société indienne est très sombre. Nos deux héros ne peuvent pas faire grand chose face à l'ampleur de la corruption, et lorsque le film s'achève, le rire s'est fait amer.

(pour les références des anecdotes, voir la page Wikipédia consacrée au film)

14.8.12

Jour 24 - L'idée géniale dont personne n'a encore fait un film

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Adapter Sacred Games. Mais je comprends très bien pourquoi personne ne s'y est encore attaqué, tant l'intérêt du roman repose sur son foisonnement de personnages et d'intrigues. Gros travail d'adaptation en perspective pour conserver cette richesse dans un film de trois heures. Il faudrait aussi essayer de conserver le style si réaliste des dialogues mêlant anglais, marathi et hindi. Et il va falloir recruter de très bons acteurs tant tous les personnages, même les plus secondaires, sont fouillés.
Allez Anurag, tu t'y lances ?

13.8.12

Jours 22 & 23 - Mon film de réincarnation préféré (et quelques mots sur d'autres films de ce genre)

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Les jours 22 et 23 auraient dû être consacrés à mon film documentaire préféré et à mon dessin animé préféré. Problème, je n'ai jamais vu de film d'animation indien, ni de documentaire. Ce n'est pas que l'Inde n'en produise pas, mais je n'ai jamais eu l'occasion d'en regarder.
Me voici donc contrainte de transformer ces deux catégories en quelque chose de plus adapté. Je vais donc vous parler de mon film de réincarnation préféré. "Film de réincarnation" ? C'est un genre, ça ? Je soutiens que oui, bien que je ne sois pas sûre qu'il soit très représenté en dehors de l'Asie. 
Le principe : un ou plusieurs personnage importants meur(en)t, souvent assassiné(s), ou bien en laissant une mission à sa / leur future incarnation. Quelque temps après naît un beau bébé qui grandit et mène une vie heureuse, jusqu'au jour où il a la révélation de qui il était dans une vie antérieure, et entreprend d'accomplir la mission qui lui a été confiée ou de venger le crime qui lui a coûté la vie. Le récit se fait soit chronologiquement, soit au moyen d'un flashback. C'est en général le même acteur qui joue les différentes incarnation du personnage.

J'ai vu six films de réincarnation. Je ne m'attarderai pas sur Karan Arjun (1995), dans lequel les nouvelles incarnations de deux frères s'affrontent avant de se reconnaître et de s'unir contre leur ennemi commun. Je passe également rapidement sur Magadheera (2009), dans lequel on voit la réincarnation d'un guerrier finalement obtenir la main de la nouvelle incarnation de la princesse dont il était amoureux dans une vie antérieure, et affronter la réincarnation de son fourbe rival. Arundhati (2009), dans lequel l'âme d'une reine se réincarne dans sa petite-fille, chargée de combattre à son tour le sorcier sadique qu'elle avait temporairement mis hors d'état de nuire ne manque pas d'intérêt, mais ne figure pas parmi mes préférés (un peu trop gore à mon goût).

Karz (1980) fait en revanche parmi des films que je suis toujours contente de revoir. C'est un masala très divertissant, qui présente une légère originalité : Rishi Kapoor, la star du film, ne joue que la réincarnation du héros, c'est un acteur moins connu qui l'interprète dans sa première (et courte) vie. Autre originalité, c'est à travers un morceau de musique que le héros a la révélation de sa vie antérieure. Et le spectacle par lequel il tente de confondre l'assassin, copié mais pas égalé dans Om Shanti Om, est fantastique.

Madhumati (1958), réalisé par Bimal Roy sur un scénario de Ritwik Ghatak est également un film magnifique, qui rentre cependant mal dans le cadre que j'ai tenté d'établir. Les personnes réincarnées ne sont présents que dans le récit cadre, au tout début et à la toute fin du film. Dilip Kumar, obligé de s'abriter dans un palais déserté par une nuit d'orage, a très vite la révélation de sa vie antérieure en contemplant un tableau. Le flashback, mettant en scène le Dilip Kumar antérieur et Vyjayanthimala, occupe 90% du film. On y trouve bien un meurtre, mais Dilip Kumar 1 n'a plus rien à venger. Il sert essentiellement de médium par lequel est raconté l'histoire principale. Outre deux Dilip et trois (!) Vyjayanthimala, Madhumati présente aussi de splendides paysages de montagne, une très belle musique, une atmosphère gothico-bucolico-onirique (oui, tout ça) assez originale. L'histoire est prenante et poignante, et peut se lire comme une métaphore des rapports entre hindous et adivasis (Madhumati est la fille d'un "roi de la forêt" qui a perdu son pouvoir à l'arrivée des hindous qui exploitent désormais le bois), un sujet sur lequel Ritwik Ghatak avait réalisé un documentaire en 1955, The Life of the Adivasis. Bref, c'est un film que je recommande chaudement.
 


Et enfin, mon préféré, Om Shanti Om, qui emprunte très largement à Karz et à Madhumati. De Karz vient son côté masala (et son titre qui est celui d'une chanson de Karz), de Madhumati la mélancolie qui se dégage des dernières scènes. Le petit plus, c'est l'humour, très présent, et la bonne idée de l'avoir conçu comme un "film d'époque" dont la première partie se déroule dans les années 70, et d'avoir reconstitué en un pastiche minutieux décors, costumes et scènes de films de cette époque.


12.8.12

Jour 21- Mon film d'action préféré

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Thiruda Thiruda. Un des films les plus légers de Mani Ratnam. Pas l'un de ses meilleurs, mais néanmoins bien sympathique.


Deux petits voleurs, une jeune fille qui a dû fuir sa famille et une danseuse se disputent une carte magnétique égarée par une organisation criminelle internationale, carte qui leur ouvrirait la porte d'une fortune colossale.
C'est  un peu long à démarrer, mais une fois que l'histoire est lancée les péripéties se succèdent sans baisse de rythme, et les scènes d'action sont vraiment réussies. 



Ma critique complète ici.

11.8.12

Jour 20 - Mon film préféré de mon acteur préféré

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Étape 1 : identifier mon acteur préféré. Il y a beaucoup de candidats : Shahrukh bien sûr, mais aussi Kamal Haasan, Shashi Kapoor, Nandita Das, Om Puri et quelques autres. Mais puisqu'il faut faire un choix, voici le vainqueur : un monsieur d'un certain âge, pas très beau, assez bougon (s'il ne se complaît pas dans le "c'était mieux avant" c'est uniquement parce que ce qui se faisait avant ne trouve pas non plus grâce à ses yeux), qui a tourné dans cent soixante-seize longs métrages dont quelques-uns des pires films qu'il m'ait été donné de voir (dont l'inénarrable Rajkumar). Mais aussi quelqu'un qui n'hésite jamais à jouer sous la direction de parfaits débutants pourvu que le projet lui paraisse intéressant, et qui a de fait participé à quelques-uns des films les plus originaux réalisés en Inde au cours des quarante dernières années. Un acteur capable d'interpréter une très large gamme de personnages, et dont la justesse m'impressionne presque toujours.
Vous aurez bien sûr reconnu Naseeruddin Shah.

Étape 2 : identifier mon film préféré de mon acteur préféré. Un bon vieux mélo familial (Masoom) ? Une très jolie histoire d'amour (Sparsh) ? Un "film de prison" surprenant et plein de rebondissements (3 Deewaarein) ?
Plutôt un des très nombreux films engagés qui ont fait la renommée de l'acteur : Aakrosh, de Govind Nihalani, avec Om Puri, Amrish Puri, Mohan Agashe et une apparition de Smita Patil.



Un Adivasi (nom générique des Aborigènes indiens), interprété par Om Puri, est accusé du meurtre de sa femme. Ce coupable un peu trop idéal est défendu par un tout jeune avocat, idéaliste, plein de fougue (joué avec beaucoup de subtilité par Naseeruddin Shah). Ce dernier va devoir faire face à l'opposition de moins en moins larvée des notables de la ville, qui n'ont aucune envie de voir la vérité éclater au grand jour, mais aussi au silence obstiné de son client, qui refuse de prononcer le moindre mot.

Un film de procès percutant, qui tient en haleine jusqu'à un dernier acte pour le moins inattendu. Un film bouleversant aussi, grâce à l'incroyable interprétation d'Om Puri dans un de ses meilleurs rôles.

10.8.12

Jour 19 - Le meilleur film adapté d'un livre

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Shatranj Ke Khiladi (Les Joueurs d'échecs), adapté de la nouvelle du même nom de Munshi Premchand.

A Lucknow Meer sahab et Mirza sahab jouent aux échecs. Le roi Wajid Shah danse et écrit de magnifiques poèmes. Les Anglais se préparent à coloniser le royaume, mais personne ne s'en soucie.


Meer (Saeed Jaffrey) et Mirza (Sanjeev Kumar) sont les descendants de redoutables guerriers, mais leurs épées ne servent plus qu'à décorer leurs murs. Ils se vantent être des personnes respectables, des hommes d'honneur, mais ne sont même pas capables de jouer honnêtement aux échecs.
Qu'importe si leur ville change de maître. Le bouleversement qui se prépare n'affectera pas, ou si peu, nos deux joueurs, enfermés dans leur petit monde. Quand enfin le huis-clos de leur partie s'élargit, c'est pour mieux les isoler, en dévoilant une campagne déserte. Se pourrait-il que la satire de la noblesse du dix-neuvième siècle dissimule une critique de la société d'aujourd'hui ?

 Ils sont terriblement inconscients, ces aristocrates et leur roi, agaçants, ridicules, et pourtant tellement humains et touchants. Les Joueurs d'échecs est un film étrange au pessimisme léger, qui raconte avec beaucoup d'humour une marche inéluctable vers la défaite.
Et hommage, aussi, à une culture raffinée et disparue : poésie, scène de danse kathak, beauté sidérante des costumes et des draperies...

9.8.12

Jour 18 - Un film qui mériterait d'être vu par plus de monde

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Dor. Pas de grande star, quasiment pas de passages dansés, et comme personnages principaux, deux femmes. Sans surprise, Dor n'a pas été un grand succès commercial. Dommage, car ce remake hindi d'un film malayalam que je n'ai pas vu, Perumazhakkalam, est un très beau film. 


Un travailleur indien émigré en Arabie tue accidentellement un autre Indien. Sa seule chance d'échapper à la peine de mort est que la veuve de la victime lui accorde son pardon. Son épouse, Zeenat, une jeune femme indépendante et déterminée, part donc dans le Rajasthan pour retrouver la jeune veuve, prénommée Meera, et tenter de la convaincre. Mais malgré l'aide que lui apporte un petit escroc vaguement amoureux d'elle (joué par le sympathique Shreyas Talpade) la tâche s'annonce ardue, car Meera, condamnée à l'isolement depuis son veuvage et maltraitée par sa belle famille, subit de plein fouet les conséquences de la mort de son mari. Zeenat ruse donc, et  ne révèle pas à Meera la raison de sa présence.

Dor est un film très bien joué, passionnant tant par le suspense qu'il instaure que par la complexité des liens qui se nouent entre les personnages, et, bien qu'il soit souvent touchant (les pas de danses esquissés par Meera)  filmé sans pathos aucun malgré la gravité de son sujet.

4.8.12

Jour 17 - Un film qui m'a déçue

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Dasavatharam. Plus qu'une déception, presque une trahison. Comment le réalisateur de Hey Ram a-t-il pu créer ce truc boursouflé, moche, inintéressant au possible ? Comment a-t-il pu croire qu'une entrée dans le livre des records (Kamal Haasan joue dix rôles différents) suffisait à faire un film ? Comment a-t-il pu croire que des effets spéciaux (pas très réussis) permettraient de cacher la médiocrité des scènes d'action, ou qu'il valait mieux se fier à un mauvais maquillage plutôt que d'essayer d'incarner réellement ces dix personnages ? Rendez-nous l'acteur génial de Salangai Oli !
Bref, Dasavatharam, le premier film tamoul que j'ai vu au cinéma, a aussi été ma plus grosse déception.

3.8.12

Jour 16 - Un film que je n'aime plus

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Je n'irai pas jusqu'à dire que je n'aime plus Jodhaa Akbar. Mais l'enthousiasme avec lequel je l'avais accueilli à sa sortie est bien retombé. 
J'avais beaucoup apprécié qu'il ne tombe pas dans le principal travers de beaucoup de films "historiques" : le toc, les décors et les costumes qui font faux, les armes un peu trop visiblement en plastique, la armures trop légères (j'ai été traumatisée par l'armure de Kareena dans Asoka)...
J'avais notamment été bluffée par le soin apporté aux costumes, éblouissants jusque dans les moindres détails.
J'avais aimé la façon dont le scénario utilisait le protocole, le cérémonial de cour moghol (ou en tout cas sa version cinématographique) pour donner une certaine majesté au film. Les scènes de bataille, d'une ampleur inédite dans le cinéma indien, m'avaient impressionnée, tout comme l'affrontement final entre Akbar et son vassal rebelle.
J'avais enfin trouvé tous les acteurs très bons, et découvert un inconnu qui paraissait alors prometteur, Sonu Sood.

Aujourd'hui le soufflé est bien retombé. Oui, le film est beau, mais beaucoup trop statique. Pour quelques séquences d'action correctes, combien de scènes de palais filmées platement, qui semblent s'étirer à n'en plus finir. Même les passages chantés sont filmés sans inspiration. Même "Azeem-o- Shan Shahenhah" n'offre pas le spectacle attendu et devient vite monotone.
Le peu de vraisemblance historique de l'intrigue ne m'a jamais posé problème : clairement, le film se place plus sur le terrain du conte ou de la fable que de la leçon d'histoire. La faiblesse du scénario, en revanche, est plus gênante. L'intrigue la plus intéressante, celle qui tourne autour de Sujamal, le prince sans terre déchiré entre différentes loyautés,  est malheureusement insuffisamment développée. Et le message de tolérance et d'union, attendu (Akbar est l'un des personnages historiques le plus souvent sollicités pour illustrer les vertus de la tolérance religieuse), est délivré de façon très pesante.

Heureusement qu'il reste quelques moments de grâce :

1.8.12

Jour 15 - Un personnage auquel je m'identifie

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Sans doute Siddhartha, le protagoniste de L'Adversaire (Pratidwandi). Il y a somme toute (et heureusement) peu de points communs entre ce qu'il vit (il perd son père et doit arrêter prématurément ses études pour subvenir aux besoins de sa mère et de sa soeur) et ma propre vie.



Cependant le passage de l'état d'étudiant à celui de jeune actif est décrit avec beaucoup de justesse, et j'ai découvert ce film juste au moment ou j'ai obtenu mon premier vrai emploi. Mais surtout, Satyajit Ray parvient à donner à son personnage une dimension assez universelle pour que toute personne qui a à un moment de sa vie dû revoir l'image qu'elle se faisait, enfant, de son avenir et faire face à ses responsabilités d'adulte, toute personne aussi qui a un jour caressé le rêve de tout plaquer, de ne pas jouer le jeu de la société, puisse se reconnaître en lui. Voir Siddhartha saboter consciemment ses entretiens d'embauche (la transgression absolue dans une Inde des année 1970 rongée par le chômage) a quelque chose de cathartique, et d'assez réjouissant, pour quiconque a déjà cherché du travail. C'est à dire à peu près tout le monde. Bien joué Mr Ray.

(mon article sur L'Adversaire)