23.12.08

L'année 2008 s'achève...

2 commentaires
il est temps de faire un petit bilan de l'année achevée. Que retiendra-t-on de 2008 ? (idée piquée à Jordan White)

Films (chaque lien conduit à la bande-annonce du film)
1. Rock on !!



2. Vaaranam Aayiram
3. Rab Ne Bana Di Jodi (critique)
4. Khuda Ke Liye (critique)
5. Jodha Akbar

suivent Dostana et Tashan.

Et les pires films ? Dasavatharam (qui est en prime la plus grosse déception) , Sunday (jamais réussi à le finir celui-là)

Actrices de l'année
1. Anushka Sharma (Rab Ne Bana Di Jodi)


2. Priyanka Chopra (Dostana)



3. Prachi Desai (Rock On !!)


Acteurs de l'année
1. Suriya (Vaaranam Aayiram)


2. Shahrukh Khan (Rab Ne Bana Di Jodi)


Surinder Sahni est sans conteste le personnage de l'année

3. Fahran Akhtar (Rock On !!)


Bandes Originales (liens vers des radios en ligne autant que possible )
1. Vaaranam Aayiram
2. Pranali
3. Bachna Ae Haseeno
4. Jodhaa - Akbar
5. Dev D
6. Rab Ne Bana Di Jodi
7. Jaane Tu Ya Jaane Na
8. Aamir
9. EMI
10.One Two Three

Chanteuses de l'année
1. Shreya Ghoshal
2. Sunidhi Chauhan
3. Shilpa Rao

Chanteurs de l'année
1. Sukhwinder Singh
2. Sonu Nigam
3. Roop Kumar Rathod

Chansons
1. Tujh mein Rab dikhta hai (Rab Ne Bana Di Jodi) (les deux versions)
2. Oh ! Shanthi Shanthi (Vaaranam Aayiram)
3. Jogi Mahi (Bachna Ae Haseeno)
4. Kabhi Kabhi Aditi (Jaane Tu Ya Jaane Na)
5. Ha Raham (Aamir)
6. In Lamhon ki Daaman mein (Jodhaa-Akbar)
7. Sach Na Bata (Pranali) ( les deux versions)
8. Roshan Har Dil (EMI)
9. Bandiya (Khuda Ke Liye)
10.Sapnon se Bhare Naina (Luck By Chance)
11.Desi Girl (Dostana)
12.Ishq Ada (Ada)
13. Fashion ka Jalwa (Fashion)
14. Emotional Attyachaar (Brass Band Version) (Dev D)
15. Jo Gumshuda (Mission Istambul)
16. S.I.D.H.U (Chandni CHowk To China)
17. Zindagi (Yuvvraj)
18. Dil Haara (Tashan)
19. Main Chala (Black & White )
20. Rock On ! (Rock On ! !)


Chorégraphies
1. Ava Enna (Vaaranam Aayiram)




2. Simbad The Sailor (Rock On !! )
3. Azeem-o-Shaan Shahenshah (Jodhaa-Akbar)
4. Jee Karda (Singh is King)
5. Haule Haule (Rab Ne Bana Di Jodi)

14.12.08

Rab Ne Bana Di Jodi (2008)

15 commentaires

Taani va se marier. C'est un mariage d'amour, et la jeune fille, toute à sa joie, n'accorde que quelques secondes à l'ancien élève de son père que celui-ci veut lui présenter. Il faut dire que Surinder Sahni, timide et assez terne, n'attire pas vraiment l'attention. Resté seul il observe Taani de la terrasse, quand soudain celle-ci fond en larmes, tandis que son père s'effondre : son fiancé vient de mourir dans un accident de la route. Victime d'une crise cardiaque, le père, seul parent encore vivant de la jeune fille, craignant de devoir la laisser seule, lui demande d'épouser Surinder. Commence alors une difficile cohabitation entre la jeune femme endeuillée et Surinder, amoureux incapable de communiquer avec son épouse si distante et si différente de lui. Taani, qui s'ennuie, finit par s'inscrire à un concours de danse. C'est alors que son mari a l'idée de se déguiser pour pouvoir la regarder danser. Mais la situation lui échappe, et il devient sous le nom de Raj le partenaire de Taani, sans qu'elle le reconnaisse.




Un fiancé qui meurt le jour du mariage, un père sur son lit de mort qui fait promettre à sa fille d'épouser un homme qu'elle n'aime pas, un mari que sa femme ne reconnaît pas parce qu'il a changé de coiffure et de vêtement et qui entreprend de la séduire sous cette autre identité... on peut trouver que ça fait quand même beaucoup d'invraisemblances et de situations clichés. On peut aussi se dire : génial, un bon vieux film hindi comme on n'en fait plus ! Et autant dire que cette seconde attitude est la seule qui permette d'apprécier un film qui demande de renoncer dès les premières minutes à toute incrédulité, comme ont pu le demander, en leur temps, d'excellents films tels que Satyam Shivam Sundaram (dans lequel un homme ne s'aperçoit pas que sa femme et sa maîtresse sont une seule et même personne).

Si donc on accepte de ne pas être trop regardant sur la vraisemblance, que vaut le film ? Eh bien il y a du très bon, mais aussi des points assez décevants. Ainsi les séquences illustrant les chansons ne sont pas au niveau de ce qu'on pouvait espérer de quelqu'un qui a quand même filmé Mehndi Laga Ke Rakhna. La chorégraphie de "Phir Milenge Chalte Chalte" est à l'image de la chanson : amusante par ses hommages à des classiques du cinéma hindi, mais ne soutenant pas la comparaison avec ses modèles (c'est toujours un plaisir de revoir Kajol cependant, et Shahrukh est adorable dans ses costumes à l'ancienne). Le clip de "Tujh mein Rab dikta hai" est très loin d'être aussi émouvant que la chanson, et paraît un peu mécanique et sans grande invention. "Danse Pe Chance" est ridicule, mais c'est volontaire étant donné que Raj ne sais pas danser. Reste le clip de "Haule Haule", aussi plaisant que la chanson, dans lequel Surinder montre la personne qu'il pourrait être, sans avoir besoin de passer par le déguisement de Raj, s'il se lâchait un peu et exprimait ses sentiments. La synthèse idéale entre les deux avatars du personnage. Et le final, dont je ne parlerai pas, mais qui est magnifique.

Le deuxième problème, qui est un gros spoiler alors attention si vous n'avez pas vu le film


c'est que je n'ai pas bien compris pourquoi soudain Taani "voit Dieu en Surinder". Si c'est parce qu'elle tombe amoureuse de lui, comme semble le suggérer tous les passages où cette expression est associée à l'amour, on ne comprend pas bien ce qui motive à ce moment ce soudain changement d'avis. Si c'est juste parce qu'une femme hindoue est censée considérer son mari comme son dieu, juste parce que c'est son époux, on peut regretter qu'Aditya Chopra pousse l'hommage aux vieux films hindi au point de reprendre des conceptions que l'on pensait dépassées.

Fin de l'énorme spoiler.

Et ce qui m'a plu dans Rab Ne Bana Di Jodi ? A des degrés divers, tout le reste. Le fait que le film ne perde pas de temps, commençant in medias res par l'arrivée de Taani et de Surinder dans leur maison - ce qui précède est expliqué par un flash-back d'une durée raisonnable, Rab Ne Bana Di Jodi échappant ainsi à deux défauts qui affectent souvent les films indiens. Le premier quart d'heure est d'ailleurs magnifique, peut-être le plus beau jamais filmé par Aditya Chopra : le raccourci un peu facile mais toujours efficace qui associe le feu du mariage au bûcher funéraire, les images d'Amritsar, loin de la carte postale, l'embarras de Surinder face à ses collègues sympa mais encombrants, la solitude de Taani, tout est touchant, émouvant, et provoque une adhésion immédiate qui fait accepter les grosses ficelles évoquées plus haut. Tout aussi réussie est la peinture de l'atmosphère provinciale d'une ville que le concours de danse (animé par des gens de Mumbai) semble réveiller en même temps que l'arrivée de Taani bouleverse la vie de Surinder. Tout le film est ancré dans le Punjab, et ne s'autorise pas d'escapade en Suisse ou ailleurs, même le temps d'une chanson.

Et puis il y a ce personnage de Surinder, l'employé de Punjab Power ("Lighting of your life !") qui passe son temps à éclairer la vie de ses clients mais aurait bien besoin que quelqu'un illumine la sienne. Affublé d'une fausse moustache et d'une perruque, toujours habillé de la même manière, ce personnage dont la maladresse fait parfois rire est surtout incroyablement touchant et peut éclipser totalement certains défauts du film : ainsi la scène du combat avec le sumo, qui témoigne d'une méconnaissance singulière de ce sport, et qui m'a pourtant bouleversée. Prêt à tout pour rendre heureuse son épouse, sauf à lui dire qu'il l'aime, il invente un personnage inspiré des héros de film qu'elle admire, un personnage aussi cool qu'il peut l'être, c'est à dire, en fait, parfaitement ridicule dans ses tentatives pour paraître viril et sûr de lui. Si Shahrukh Khan est excellent dans ce rôle, Surinder, en revanche, n'est pas très bon acteur. L'entrain de Raj finit cependant par séduire Taani, obligeant Surinder à faire vivre ce personnage, aux dépens de celui qu'il est vraiment, pour que Taani puisse rester grâce à lui la jeune femme heureuse qu'elle était, pour qu'elle n'ait pas à renoncer à une bonne humeur qui semble peu compatible avec la vie morne de son époux. Si l'on excepte ce que j'évoquais dans le paragraphe "spoiler", le personnage de Taani est lui aussi bien construit et assez complexe, et bien interprété par Anushka Sharma, dont c'est le premier rôle.

Il y a enfin la musique de Salim-Sulaiman, qui offre au moins trois chansons merveilleuses, "Haule Haule", et les deux versions de "Tujh mein Rab dikhta hai".


Au final Rab Ne Bana Di Jodi est donc plutôt un bon film, malgré les critiques assez mitigées qu'il a reçues.


***


J'ai vu le film à l'Espace Cinéma, où la séance a commencé avec une heure de retard en raison de problèmes de chauffage. Il faisait bien froid, en effet ; de plus les sous-titres, à mon grand regret, étaient très mauvais, à peu près de la qualité de ce qu'on obtiendrait avec un traducteur automatique.

On peut écouter la musique (en streaming) ici

Haule Haule :


5.12.08

Sacred Games - Vikram Chandra (2006)

2 commentaires


ça fait quelques temps que je n'ai rien écrit de nouveau, et je continue sur ma lancée puisque cet article est la reprise d'une critique que j'avais publiée ailleurs. J'ai constaté récemment en discutant avec des amis qu'il y avait encore des gens qui ne connaissaient pas ce formidable roman, d'où cette reprise.


Il est un peu difficile de résumer Sacred Games en quelques mots tant les intrigues et les personnages sont nombreux, mais disons qu'il est essentiellement question de Ganesh Gaitonde, chef d'un des plus gros gangs de Bombay, qui se suicide dès les premières pages du roman mais n'en continue pas moins de raconter son histoire, à la première personne ; et de Sartaj Singh, le flic qui découvre le corps et à qui on demande, sans qu'il ne sache trop pourquoi, d'enquêter discrètement sur ce qui est de toute évidence un suicide. Il est aussi question d'un agent secret pakistanais très pieux dont la fille lit Stardust* en cachette, d'un membre du contre-espionnage indien autrefois brillant mais souffrant désormais de troubles de la mémoire aux symptômes spectaculaires, d'une bonne à tout faire qui élève seule ses nombreux enfants dans le Punjab d'avant la Partition, d'une grande sœur disparue dans cette même Partition...

Et au cœur de toutes ces facettes d'une même histoire, Bombay, qui vit à chaque page du livre, qui grouille, qui tue, qui absorbe chaque jour des milliers de nouveaux migrants, Bombay dont la poussière et les bruits envahissent même les appartements les plus luxueux, Bombay qui attire pourtant à elle tous ces personnages qui n'imaginent plus vivre ailleurs.

Vikram Chandra, et c'est peut-être ce qui fait la richesse et l'humanité de ce roman, donne à chaque personnage, même le plus secondaire, l'occasion d'être à un moment ou un autre au premier plan, même si ce n'est que pour quelques pages, et entremêle ces différentes histoires avec génie, faisant resurgir telle ou telle intrigue au moment où on s'y attend le moins, réussissant contre tout espoir à tout relier à l'intrigue principale. Cette technique a un aspect assez ludique, visiblement l'auteur s'amuse en donnant la parole à des personnages qui généralement restent dans l'ombre. En prenant le temps de s'intéresser à tous il parvient à créer un roman très original, grouillant de vie, criant de réalisme et plein d'humanité. Et étrangement on ne se perd pas tant que cela dans toutes ces intrigues, sans doute justement parce que chaque personnage est bien caractérisé, donc mémorable, et aussi parce que l'écriture change radicalement selon les personnages dont on découvre la vie et les pensées. C'est globalement assez noir, parfois franchement bouleversant, mais malgré tout souvent drôle, plein d'un humour assez féroce à l'œuvre dès les toutes premières lignes.

L'anglais qu'il emploie est truffé de mots hindi et marathi, ce qui contribue pour beaucoup au réalisme du roman et donne vraiment un style très particulier. Mon vocabulaire argotique hindi s'est considérablement enrichi. L'auteur explique avoir voulu employer l'anglais qu'il utiliserait s'il parlait à un ami assis dans un bar de Mumbai ; à ses yeux ces mots vernaculaires, mystérieux et dépaysants, font également partie du charme d'un roman quand il est lu par des étrangers**.

Il y a bien quelques longueurs dans la deuxième partie, les toutes dernières pages m'ont également un peu déçue, mais Sacred Games n'en est pas moins un roman exceptionnel.


Il existe une traduction française intitulée Le Seigneur de Bombay. J'en ai feuilleté quelques pages ; je ne suis pas entièrement convaincue, mais il faut reconnaître que traduire une telle oeuvre est une tâche herculéenne. Cette édition française (Robert Laffont) possède un lexique des termes indiens.


édition en anglais : Faber & Faber, 2006, 947 pages. Comporte une liste des personnages.


* Stardust : magazine people bas de gamme
** interview donnée à Amazon.com



3.11.08

Top 10 des clips antérieurs à 1970

5 commentaires
Suite de ma série commencée en août.


Cette sélection a vocation à être divisée en un "Top des années 1960" et un "top des années 1950" dès que j'aurai vu assez de films de ces deux décennies extrêmement inventives et brillantes. Il n'y a que des films en langue hindi, du fait de ma totale méconnaissance des films tournés à cette époque dans les autres langues.

Récapitulatif de cette série consacrée au meilleures séquences musicales du cinéma indien :

années 1970
années1980
années 1990
années 2000

10. Mr & Mrs 55 - Thandi hawa


Tirée d'une comédie de Guru Dutt (si si, ça existe!) cette séquence met en scène une jeunesse dorée, dont l'univers tourne autour du sport. Amoureuse d'un joueur de tennis (qu'on ne voit pas ici), la jeune femme interprétée par Madhubala défile autour de la piscine avec ses amies, protégées par des ombrelles, au rythme des plongeons. Un clip rafraichissant.





9. Chalti Ka Naam Gaadi - Main Sitaron ka Taraana

en quelque sorte l'ancêtre de "Dhoom Tana" de Om Shanti Om. Le garagiste Manu s'endort dans la voiture en attendant la fin du spectacle de Renu (Madhubala encore), qui a oublié de le payer, et monte sur scène en rêve. Effet burlesque garanti. Une bonne occasion également de voir à l'écran Kishore Kumar, un des chanteurs les plus célèbres de cette époque.







8. Pyaasa - Jaane Woh Kaise Log


Vijay, poète sans succès et sans le sou, fait le service lors d'une réunion de lettrés chez le riche époux de son ancien amour. Dans une position quasi christique, magnifié par la lumière, il chante "ces gens heureux dont l'amour rencontre l'amour" tandis que Meena fond en larmes sous le regard furieux de son époux.






7. Naya Daur - Saath Haath Badhana

Des villageois s'unissent pour construire une route, prouvant ainsi leur valeur à un industriel qui souhaitent mécaniser son usine à leurs dépends. Mettant en scène une union des travailleurs qui aboutit à une société idyllique où le travail se fait en chantant et en flirtant, cette chorégraphie, menée par Dilip Kumar et Vijayantimala, très ancrée dans les années Nehru, trouve pourtant des échos dans de très nombreux films plus récents (on pense entre autres à Lagaan). L'occasion d'apprécier une bande-son admirablement restaurée, et une colorisation (récente) pour une fois inspirée.





6. Shree 420 - Pyaar Hua Iqrar Hua

Le duo le plus célèbre du cinéma hindi. Les rafales qui font tourbillonner la pluie, le parapluie qui unit le couple, des acteurs qui respirent le bonheur de sentiments enfin exprimés, et tout autour d'eux, ce décors de ville moderne aux rues éclairées, reflété dans les flaques d'eau, cadre aujourd'hui encore original pour un duo romantique, quand beaucoup de cinéastes préfèrent un décor plus bucolique.



5. Sahib Bibi Aur Ghulam - Saqiya Aaj Mujhe

Boothnath l'innocent, serviteur tout juste arrivé de son village, observe en cachette un spectacle de mujra auquel assiste son employeur. J'aime bien le choix de n'éclairer que la danseuse principale, donnant parfois l'impression que les autres ne sont que l'ombre démultipliée de celle-ci. Bienvenue au royaume des illusions !



4. Madhumati - Suhaana Safar

Le décor de ce clip-ci est pour le coup on ne peut plus buccolique. On y voit Dilip Kumar se promener dans un paysage vallonné et chanter la beauté de ce qu'il découvre. Mais en même temps la brume envahissante, l'isolement du personnage, la focalisation soudaine sur des détails donne à la séquence une tonalité presque fantastique. N'ayant pas (encore) vu le film je ne saurais en dire plus.



3. Teesri Manzil - O Haseena Zulfon wale

Un numéro typique de ce que le cinéma hindi des années 60 pouvait offrir de plus délirant : jeu ultra expressif de Shammi Kapoor, cadrages franchement étranges et décors qui condensent la culture branchée de l'époque : musique occidentale et art moderne. Et Helen, danseuse emblématique de cette époque.
Image de bien meilleure qualité ici ici



2. Guide - Piya Tose Naina Lage Re

Grâce à l'aide de Raju Rosie la danseuse peut enfin pratiquer son art. On assiste, en un clip d'environ 9 minutes, à son évolution : d'abord inconnue et se produisant devant un public réduit, elle accède bientôt à des scènes aux décors sophistiqués. Plusieurs ambiances se succèdent, unies par la mélodie de S. D. Burman et la grâce de Waheeda Rehman, excellente danseuse.






1. Kaagaz ke Phool - Waqt Ne Kiya
Guru Dutt est célèbre pour le soin qu'il portait à la mise en scène des passages musicaux, avec très souvent d'intéressants jeux de lumière. Suresh le réalisateur retrouve Shanti qui l'attendait. Le couple est d'abord filmé dans l'intimité de la pénombre, puis un plan large découvre le décors, une vaste salle, un studio de cinéma éclairé de manière à faire ressortir aussi bien le couple que l'écran à l'arrière plan. Puis tombe du ciel ce rayon, à la netteté quasi miraculeuse, qui sépare les personnages autant qu'il les unit.

erratum : j'avais pas copié le bon code... j'ai remis la bonne vidéo.



2.11.08

Rab Ne Bana Di Jodi - promo n° 1, et autres infos de première importance ;-)

0 commentaires
enfin Yash Raj se décide à diffuser quelques images de Rab Ne Bana Di Jodi, le prochain film d'Aditya Chopra. Ce dernier est le réalisateur de Dilwale Dulhania Le Jayenge, un film qui m'est aujourd'hui très cher, et surtout un film qui a connu un énorme succès et a influencé durablement la production cinématographique en langue hindi.


" il y a une histoire d'amour extraordinaire dans tout couple ordinaire"


On peut donc voir, sur le site de Yash Raj, une première promo, extraite du clip de Haule Haule. Et bien évidemment les spéculations vont bon train sur ce que cette vidéo d'un peu plus d'une minute peut révéler du scénario. On peut sans trop prendre de risque remarquer que le personnage de Shahrukh semble à l'opposé des personnages de jeunes gens séduisants, modernes et pleins d'assurance qu'il a souvent interprétés, notamment dans Dilwale Dulhania Le Jayenge. On peut également apprécier la chanson interprétée par Sukhwinder Singh, et le joli plan séquence.

Rab Ne Bana Di Jodi sortira dans le monde entier (y compris en France !) le 12 décembre. Yashraj a choisi de diffuser ce premier extrait aujourd'hui à l'occasion de l'anniversaire de Shahrukh Khan : Shahrukh Sahab, janam din mubarak ho !

Ces dernières années l'acteur, dont la renommée dépasse très largement les frontières de l'Inde, a ralenti son rythme de tournage pour choisir des projets intéressants, qui en plus d'être de grands succès commerciaux ont prouvé, s'il en était besoin, que Shahrukh pouvait jouer bien autre chose que les rôles de gendre idéal qui ont fait son succès dans les années 90. Désormais âgé de 43 ans, l'acteur diversifie actuellement ses activités, investissant dans un studio de création d'effets spéciaux, dans sa maison de production, mais aussi dans une équipe de cricket et dans des projets immobiliers.


Un souvenir de son dernier passage à Paris



l'auteur de ce blog était quelque part dans la foule à l'entrée du musée.


Et puisque l'on parle de Shahrukh Khan, rappelons la sortie le 5 novembre du DVD sous-titré français de Om Shanti Om, énorme succès commercial et critique de l'année dernière. Un film que j'aime beaucoup, dans lequel la star n'hésite pas à se moquer de son image.



19.10.08

Gitanjali (Idhayathai Thirudathe) - 1989, Telugu

2 commentaires

Film telugu réalisé par Mani Ratnam en 1989, et doublé en tamoul sous le titre Idhayathai Thirudathe. C'est cette version doublée, disponible sur Bollymarket, que j'ai regardée.

* * * *

Prakash (Nagarjuna), atteint d'un cancer incurable, ne supporte pas les larmes de ses parents. Il s'installe à Ooty pour y finir sa vie. Il y rencontre Gitanjali (Girija), une jeune fille assez délurée qui lui redonne goût à la vie. Mais la bonne humeur de Gita cache un grave problème de santé.

Pour son seul film en telugu, Mani Ratnam, fidèle à ses habitudes, n'a pas choisi la facilité avec cette histoire d'individus condamnés, mais décidés, malgré tout, à vivre pleinement le temps qui leur reste. Il traite ce sujet avec une grande retenue : les personnages pleurent très peu, et on peut évidemment comprendre dans un sens méta-cinématographique la volonté de Prakash de fuir sa mère qui fond en larmes dès qu'elle le voit. La maladie est donc abordée sans pathos excessif, mais, revers de la médaille, elle paraît bizarrement désincarnée : elle ne semble pas atteindre physiquement les personnages, c'est surtout une donnée qui les empêchent de se projeter dans le futur,une menace avec laquelle ils apprennent à vivre. Plus que la maladie, c'est la conscience, constamment repoussée, d'une mort imminente qui hante le film.

Les néons blafards de l'hôpital dans lequel le cancer de Prakash est diagnostiqué disparaissent bien vite au profit de la lumière douce et brumeuse de la vallée d'Ooty*, souvent filmée tôt le matin et dominée par le vert de la végétation et le jaune des fleurs du marché (magnifiquement filmé) et des robes de Gita. Mani Ratnam exploite toutes les potentialités de ce brouillard apparemment typique de la région, et renforcé au besoin par des fumigènes : horreur pour rire le temps d'un clip dans un cimetière qui évoque Thriller, sentiment d'angoisse provoqué par la brume qui s'engouffre dans la maison par une porte soudain ouverte, mélancolie et désespoir quand la mort semble l'emporter, ou création d'une atmosphère intime propice au romantisme.

La diversité des traitements de ce topos de la mélancolie montre bien que Gitanjali est loin d'être toujours triste. La joie de vivre et l'espièglerie du personnage éponyme sont communicatives, et c'est pour préserver ce trait de son caractère que Prakash décide de lui dissimuler la maladie dont il souffre. Gita, en bonne héroïne ratnamienne (cf. Roja, ou le personnage d'Aishwarya dans "Barso re" de Guru), est présentée lors d'une séquence chantée sous la pluie, dans la campagne. Elle est associée à des enfants qui courent, à des chevaux en liberté : pour le spectateur elle représente les forces de l'enfance naïve et pleine de vie.




Mais Mani Ratnam n'aime rien tant que jouer avec ce type de symbolisme un peu facile, et l'on s'aperçoit que cette vie est bien précaire, et que Gita preserve ce coté puéril assez articiellement, comme une protection face à la maladie. Sa rencontre avec Prakash la fera passer d'un marivaudage ludique à un véritable amour, d'une bonne humeur en partie forcée à la conscience de la mort, lorsqu'elle découvrira le cancer de celui-ci, avant de retrouver une volonté de vivre plus sincère, car faisant face à la réalité (à l'opposée de la séquence du cimetière, où elle joue, telle une enfant, à se mettre en scène comme maîtresse de la mort). Prakash effectue le même parcours, en accéléré, au début du film (il est présenté comme un personnage don-juanesque et casse-cou dans les premières séquences), et semble un peu plus statique dans la suite du film. Sa découverte de l'"amour vrai" (associé à la "vraie vie") se fait assez vite, et par la suite il sert surtout de révélateur au personnage féminin. Mani Ratnam réserve cependant de belles scènes à Nagajurna, qui est pour moi une vraie révélation : autant je l'avait trouvé épouvantable dans Super, autant il est ici très bon, avec ce qu'il faut d'intensité, tout en évitant de surjouer. Girija, qui bizarrement n'a pas joué dans beaucoup d'autres films, est quant à elle parfaite.

Ce n'est cependant pas le meilleur film du réalisateur, ou, pour être plus juste, ce n'est pas celui qui a le mieux vieilli. Ainsi, les séquences comiques, mettant en scène la sulfureuse Silk Smitha dans un rôle de femme adultère, sont particulièrement longues et lourdes. Visuellement et musicalement, le film est par moment très daté, beaucoup plus, étrangement, que Nayakan, sorti deux ans plus tôt. Par chance cette influence de la mode des années 1980 s'atténue dès que Prakash arrive à Ooty, lieu à l'écart de l'air du temps. Parmi les passages les plus démodés, le premier clip, avec ses pantalons moulants, ses contrastes violents, et sa glorification de l'automobile.



A l'inverse, Ilayaraja est au mieux de sa forme quand il compose la musique de la séquence onirique "O Priya Priya", dont l'imagerie et le fonctionnement (une histoire autonome métaphorique des sentiments du personnage) préfigurent Sundari de Thalapathy.




* Ooty : station touristique située dans les collines du sud du Tamil Nadu. C'est également le décor de Sadma.

6.10.08

Nuit Blanche 2008

0 commentaires
tournage d'un clip devant la gare de Lyon ; réalisateur Shaad Ali. Merci à Nandini pour les photos prises dans des conditions délicates (on était un peu tassé...).
Cliquer sur les photos pour les voir en grand.


1.9.08

Fête de Ganesh 2008

2 commentaires
Dans le quartier de La Chapelle, dimanche 31 août.

Merci à Nandini pour les photos.

Le haut d'un des chars (c'est tout ce qu'on a réussi à voir du char en question).



La plupart des boutiques situées sur le parcours de la procession étaient décorées,






une autre vue d'en dessous :




et les murs ornés de représentations de Ganesh



et de son frère Murugan.



Les commerçants hindous avaient placé devant leur boutique de petits autels :








outre les chars, il y avait dans la procession des danseurs portant des arceaux décorés de plume de paon :

24.8.08

Khuda Kay Liye - 2007 - خدا کے ليے

0 commentaires

J'arrive enfin à écrire en urdu sur cet ordinateur, et ça tombe très bien puisque justement cet article est consacré à un film pakistanais, le premier sur lequel je poste, et le deuxième que j'ai vu, après Zinda Laash, un film d'horreur des années 60.

Khuda Kay Liye, sorti en 2007, est rapidement remarqué dans différents festivals internationaux : il remporte ainsi des prix au festival du Caire et à celui de Muscat (Oman). C'est également le premier film pakistanais à être diffusé en Inde, en réponse à une certaine ouverture du Pakistan aux films de Bollywood. Le sujet, actuel mais également relativement consensuel, a sans doute joué un rôle dans le retentissement de Khuda Kay Liye hors des frontières du Pakistan : il s'agit en effet d'une dénonciation à la fois de l'intégrisme islamique et des excès de la lutte anti-terroriste, à travers l'histoire de deux frères, musiciens au Pakistan, et de leur cousine Maryam (Iman Ali) vivant à Londres. L'aîné, Mansoor, joué par Shaan, parti à Chicago étudier la musique, épouse une Américaine avant d'être arrêté , soupçonné de terrorisme lors de la psychose collective qui a suivie le 11 septembre. Le cadet, Sarmad (Fawad Khan), se laisse entraîner par un imam intégriste, Maulana Tahiri, qui le persuade d'arrêter la musique, considérée comme haram (interdite par l'islam). Lorsque son oncle lui demande d'épouser sa cousine, amoureuse d'un Anglais, il accepte malgré l'opposition de la jeune femme, pour éviter qu'elle ne se marie avec un non musulman. Et tandis que Maryam cherche à s'enfuir, il s'engage de plus en plus dans le djihad.


Voici pour l'histoire, dont je connaissais les grandes lignes avant de mettre mon dvd dans le lecteur. Je partais avec un a priori positif, les critiques étant unanimement élogieuses.

Mais je ne m'attendais pas un choc pareil.

ça faisait longtemps que je n'étais pas à ce point entrée dans un film. Lorsque j'ai réalisé que ça n'allait pas bien se terminer du tout pour l'un des personnages, je n'ai vraiment pas voulu y croire, j'espérais jusqu'au bout qu'il y allait y avoir un retournement de dernière minute (même si ce n'était visiblement pas le genre de film), ou au moins une petite lueur d'espoir à la fin. J'étais tellement dans le film que je n'ai pas vu un certains nombres de problèmes pourtant évidents au niveau du scénario, qui me sont apparus quand j'y ai repensé (la famille de Mansoor n'a pas l'air de s'inquiéter plus que ça pour lui, c'est un peu surprenant, et surtout on aurait aimé que l'attitude de la belle-mère de Maryam soit plus clairement expliquée, il y a vraiment quelque chose qui cloche de ce point de vue là). Et tant qu'on parle du scénario, le dénouement ne m'a pas satisfaite du tout en ce qui concerne Maryam. [Spoiler] Elle ouvre une école pour filles en Afghanistan, très bien, rien à redire, mais pourquoi ne pouvait elle pas le faire avec Dave, son copain anglais ? On dirait bien que les films pakistanais font face aux mêmes tabous que les films indiens en ce qui concerne les personnages féminins.


Mais ça fait vraiment plaisir de voir un film s'attaquer avec autant de finesse à ce genre de sujets sensibles. A première vue le scénario semble sorti d'un exposé sur le thème "l'islam après le 11 septembre", où chaque personnage représente une attitude possible : la fille née d'un père musulman mais qui se fiche pas mal de la religion, jusqu'à ce qu'elle soit victime de l'intégrisme de certains, le type pratiquant, profondément croyant mais tout aussi profondément tolérant, et enfin le jeune homme influençable qui se laisse séduire par une pratique intégriste de l'islam. On peut trouver que les débats au tribunal font retomber l'intensité dramatique, mais ils sont d'un grand intérêt, et ils ont le mérite de développer suffisamment les arguments des intégristes pour qu'on comprenne comment Sarmad a pu se laisser embobiner C'est aussi à ce moment qu'apparaît Naseeruddin Shah, le seul acteur que je connaissais, dans le rôle du Maulana Wali, pour contrer ces arguments.


Si les deux Maulanas font vraiment figure de gentil et de méchant, les deux frères ont droit à un traitement nettement moins manichéen : Mansoor est certes un peu trop parfait face à une police américaine qui en prend pour son grade, mais en revanche Sarmad n'a jamais l'air à 100 % convaincu du bien fondé de ce qu'il fait. C'est un personnage qui doute, mais qui fait appel à la mauvaise personne pour dissipper ces doutes. Chacune de ses tentatives pour sortir de l'engrenage échoue.

Le casting est très bon : outre que le jeu des acteurs est plus que correct (d'autant qu'apparemment c'est le premier film de Fawad Khan, avant il était chanteur), le contraste entre les deux frères est immédiatement visible : le physique plutôt massif de Shaan est parfait pour interpréter le rôle d'un homme calme, sûr de ses principes, capable d'endurer presque tout, et en face le visage extraordinairement délicat de Fawad Khan, qui souligne la jeunesse du personnage et permet qu'on continue à compatir un peu et à le considérer aussi en partie comme une victime même quand ses actes ne sont plus excusables.


Et puis difficile de ne pas adhérer au message du film : face à doctrine du choc des civilisations et à la logique d'affrontemment qui est celle à la fois de l'administration Bush et de l'islamisme radical, les personnages positifs de Khuda Kay Liye refusent de répondre à la haine par la haine (Mansoor), proposent une entente harmonieuse illustrée par la musique du film et dénoncent la confusion entre religion (qui se veut universelle) et culture, forcément particulière (Maulana Wali).

une des chansons du film :






* * * * *

Shoaib Mansoor n'est pas le premier à s'intéresser à la question de la musique dans l'islam. Il peut être intéressant de regarder, sur le même sujet, Le Destin (Al Massir), film de Youssef Chahine qui présente de nombreuses similitudes avec Khuda Kay Liye, tout en se plaçant dans un cadre spatio-temporel tout à fait différent (l'Andalousie du 12è siècle).

11.8.08

top 10 des clips des années 1970

3 commentaires
Trop de Shashi ? Jamais !

Edit :
10. Hare Rama Hare Krishna - Dum Maro Dum
Comment avais-je pu l'oublier, celui-là ? Il montre pourtant un aspect des seventies omniprésent dans les films occidentaux, mais plutôt rare à Bollywood.
La deuxième partie du clip, visible ici explicite l'enjeu de cette séquence : le frère de l'héroïne intervient pour protester contre l'attitude des hippies, qui va à l'encontre de la religion hindoue dont ils ont adopté les emblèmes.




9. Naina - Jaane Mujhe Tune Yeh Kya Cheez
Après la chanson enfumée, un grand classique, la choré imbibée. Je n'en connais pas de plus réussie que cette séquence de Naina.




8. Kaala Patthar - Bahon mein teri
Ce duo évoque très fortement Maine tujhe maangade Deewaar, du même Yash Chopra, avec le même Shashi Kapoor. Mais les moeurs changent vite et quatre ans plus tard ce nouveau duo est nettement plus physique. Sans franchir cependant les limites de la bienséance, bien sûr.
hors sujet total : suis-je la seule à trouver que dans ce clip Parveen ressemble vraiment à Carla Bruni ?




7. Dharam-Veer - O meri Mehbooba
Parce que le désespoir de Dharam est à moitié pour rire, et que Dharmendra joue très bien cet amoureux éconduit presque comique. Parce que Zeenat est parfaite en princese orgueilleuse. Parce que les costumes, inqualifiables, sont pourtant les plus sobres du film.




6. Sholay - Mehbooba
Parce que Helen. Parce que le type qui joue du banjo (?) a un jeu très expressif. Parce que Gabbar Singh est le meilleur méchant du cinéma hindi. Parce que le final est génial.




5. Aa Gale Lag Jaa - Ae Mere Bete
Parce que c'est un des clips les plus émouvants de cette décennie. Quand j'ai acheté le DVD, j'ai mis une scène au hasard pour vérifier qu'il marchait. Je suis tombée sur cette chanson, et je me rappelle avoir été émue, sans rien connaître de l'histoire. Shashi se comporte avec tellement de tendresse et d'affection avec le bébé que même la grosse ficelle de mélo à la fin ne me dérange pas.





4.Satyam Shivam Sundaram - Woh Aurat hai Tu Mehbooba
Parce que les meilleurs moments du film sont ceux qui s'éloigne le plus du réalisme ; parce que ce duo met en scène une jeune femme qui tente de convaincre son amant de retourner auprès de sa femme, qui se trouve être la même personne, mais miraculeusement l'amant ne s'en aperçoit pas. Le duo très classique dans sa forme est donc fondé sur une situation pour le moins originale. Parce que Satyam Shivam Sundaram est le seul film qui arrive à rendre poétique décors de studio, filtres de couleur et fleurs artificielles. La scène au pied de l'arbre est de toute beauté.



3. Suhaag - Tere Rab ne Bana Di Jodi
Je n'ai pas vu le film, je ne connais pas le contexte de ce clip que j'ai découvert grâce à la sélection du PPCC. Mais Shashi poursuivi par une troupe de danseurs punjabi menée par Amitabh sur les pelouses d'un jardin à l'anglaise, les couleurs, l'expression du dit Shashi qui trouve visiblement tout cela parfaitement absurde, la fausse barbe d'Amitabh, les danseurs jugés sur les épaules de leurs collègues... font que Tere Rab ne Bana Di Jodi communique une bonne humeur irrésistible.
(cliquer sur la vidéo pour accéder au site de youtube sur lequel il est possible de regarder le clip en version "haute qualité")


2. Abhinetri - Sa Re Ga Ma
Hema Malimi tente d'apprendre à chanter à un Shashi Kapoor bougon et pas très intéressé. Le charme des deux interprètes, le sari orange spendide de Hema, la tenue très années 60 de Shashi... Et pour une fois c'est le personnage féminin qui a l'initiative.




1. Don - Khaike Paan Banarawaala
Un éloge mythique de la feuille de paan, qui a toutes les vertus, et surtout celle de faire danser Amitabh avec aisance et décontraction. Contrairement à la version de Shahrukh, la choré garde un côté spontané et intimiste, et les expressions d'Amitabh valent de l'or.


Top 5 des clips des années 1980

4 commentaires
Seulement un top 5 parce que je n'ai pas vu assez de films de cette période pour faire un top 10 valable.


5. Qayamat se Qayamat tak - Akele Hain
Un duo mettant en scène deux amoureux qui se construisent leur monde à eux, quoi de moins original. Sauf qu'ici ce n'est pas un rêve, Aamir et Juhi se sont enfui et bâtissent, concrètement, leur maison dans un temple en ruine, tandis que leurs familles cherchent à les retrouver et que la tragédie menace.




4. Sadma - Ae Zindagi Gale Laga Le
La vie quotidienne d'un instituteur de village et de la jeune femme handicapée mentale dont il s'occupe. Pour le lyrisme de l'ouverture sur les paysages matinaux. Pour la vérité et la sérénité de chaque scène.




3.Nayakan - Nila Athu
En pleine opération de contrebande, l'associé de Velu invite une danseuse à se produire sur le bateau. Toute la désinvolture de jeunes gens qui s'apprêtent à faire fortune et pensent que rien ne peut les arrêter, et certainement pas la douane qui n'y voit que du feu.




2. Karz -Ek Haseena Thi
Le principe, emprunté à Hamlet, sera repris dans Om Shanti Om: le héros donne un spectacle censé permettre de démasquer le coupable. Une séquence très dramatique donc, dans laquelle la mise en abîme est renforcée par différent procédés créant plusieurs degrés d'illusion : ombres chinoises, paysages qui défilent sur un écran, derrière des cheveaux de bois ou une maquette de voiture. Brillant.




1. Sagara Sangamam (Salangai Oli)- Nadha Vinodhamu
Balakrishna va enfin donner son premier spectacle de bharata natyam. Il répète au milieu d'un parc. Pas de décors grandioses. Pas de costumes éblouissants. Rien que la danse, comme on la voit rarement dans les films indiens.


10.8.08

Top 10 des clips des années 1990

3 commentaires
Voici ma sélection pour la décennie 1990-1999. Je n'en suis pas entièrement satisfaite. Il y a quelques déséquilibres (Mani Ratnam truste les trois premières places), et de grands absents qui auraient mérité d'y figurer (Aamir Khan, Juhi Chawla).


10. Kabhi Haan Kabhi Naa - Ae Kaash ke Hum Hosh
Parce que ma sélection manque singulièrement de séquences intimistes. Parce que c'est le meilleur rôle de Shahrukh qui est parfait dans le rôle de Sunil, le loser qui a réussi par une supercherie à emmener Anna à la fête foraine et espère que la soirée ne se finira jamais.




9. Hum Dil De Chuke Sanam - Dholi Taro Dholi Baaje
Danseuses et danseurs tournoient au rythme des tambours du Rajasthan, et ce tourbillon perpétuel semble être le seul fil directeur de cette chorégraphie effrénée. Comme souvent chez Bhansali, l'émotion fait défaut mais les yeux se régalent.




8. Anjaam - Chane ke Khet
Parce qu'on imagine pas une sélection de clips des années 1990 sans Madhuri Dixit, et qu'elle montre l'étendue de ses talents de danseuse et d'actrice dans cette séquence.




7. Hey Ram - Nee Paartha
Saket Ram retourne pour la première fois dans son appartement de Calcutta, dans lequel son épouse a été assassinée lors des émeutes de 1946. Les souvenirs l'envahissent aussi soudainement que l'émotion submerge le spectateur.




6. Pardes - Nahi Hona Tha
Pardes est un film à l'idéologie détestable, mais réalisé avec un savoir-faire remarquable. Le talent du réalisateur est évident dans ce clip qui est l'exemple même d'une chorégraphie intelligemment insérée dans un film. Elle rythme la course de Mahima qui cherche à retrouver Shahrukh avant le rival de celui-ci, et souligne le caractère dramatique de la séquence. Les plans du spectacle alternent avec ceux montrant les acteurs principaux, puis les deux séries se rejoignent lorsque Shahrukh refuse de rester avec Mahima, et que commence une deuxième poursuite, celle menée par les adversaires du héros. L'architecture est très bien utilisée, et le palais se transforme en un labyrinthe centré sur les danseurs.



5. Indian- Kapaleri Poyachu
Liesse populaire lors de la proclamation de l'indépendance. Mouvements de foule impressionnants d'où se détachent tour à tour des couples qui dansent à l'écart, évitant ainsi que le nombre des figurants n'empêchent le spectateur de s'identifier aux personnages. Mais tandis que tous les couples d'Inde célèbrent autant leur amour que leur liberté, Sukanya attend encore le retour de son fiancé prisonnier, avant leur retrouvailles émouvantes, qui symbolisent l'union de tous les indiens dans la joie. Le jeu de Kamal Hassan exprime très bien tant le soulagement que le souvenir des souffrances subies. Je me rappelle encore du choc que m'a fait cette chorégraphie la première fois que je l'ai vue. Impressionnante et émouvante .




4.Dilwale Dulhania Le Jayenge - Zaara-sa Jhoom Loon Main.
Parce que c'est drôle. Très. Les expressions de Shahrukh et de Kajol sont proches du cartoon. Et dans le film ça fait un bien fou de voir Simran se détendre un peu et oublier la pression que lui impose son père.




3. Thalapathi - Rakkamma kaiya thattu
Parce que malgré l'ampleur de la chorégraphie, Mani Ratnam, grâce aux costumes, aux décors, arrive à nous faire croire qu'il s'agit d'une petite fête autour d'un feu de bois ; parce que les silhouettes des danseuses qui apparaissent en contre-jour sur le toit étaient encore originales à l'époque (depuis Mani Ratnam y a eu recours dans quasiment tout ses films). Parce que certains cadrages relèvent du génie (voir par exemple à 3'17'').




2. Dil se - Chaiyya Chaiyya
Un classique. Huit minutes de folie sur un train en mouvement. Mani Ratnam exploite de façon magistrale la succession des décors, le rythme du train, les contraintes du manque d'espace. L'apparition de Shahrukh en contre-jour, sa complicité avec Malaika, le clair-obscur dans le tunnel. Mythique.




1. Bombay - Kannalae (Kehna Hi Kya)

Jeu de cache-cache entre Sheilabano et Shekkar lors du mariage d'une amie pour laquelle elle danse. Les mouvements les plus travaillés s'enchaînent avec naturel, et on observe avec les yeux de Shekkar, à travers les voiles et les fenêtres ouvragées, Shailabano qui mène les danseuses au milieu d'une architecture monumentale et perd de temps à autre le rythme, troublée par le regard de son prétendant. Manisha Koirala est impressionnante.





Top 10 des clips des années 2000

5 commentaires
Puisque c'est apparemment la dernière mode (là aussi), et que j'adore faire des classements, voici mes clips préférées, par décade. Une seule règle : pas plus d'une chanson par film. C'est le clip qui est évalué, et non la musique. On commence avec les années 2000, marquées par un certain recul des séquences dansées, à la fois sur le plan quantitatif (chansons abrégées, clips relégués au générique...) et sur le plan de l'originalité.


10. Fiza - Aajaa mahiya
Pour le décors portuaire, pour la photo de Santosh Sivan, pour la simplicité élégante des costumes. Aajaa Mahiya dégage une certaine fraicheur qu'on aurait aimé retrouver dans le reste du film





9. Kaaka Kaaka - Uyirin Uyirae.
D'accord, c'est un des clips les plus bizarres que j'aie jamais vu. Non, je ne sais pas ce qui est passé par la tête de celui qui a conçu les costumes des danseurs (des blessés recouverts de bandages ? vraiment ?). N'empêche que ce clip, situé au tout début du film, montre d'emblée une belle énergie et une certaine mélancolie, qui va imprégner tout le film. Et j'aime beaucoup l'atmosphère onirique qui s'en dégage.




8. Kabhi Khushi Kabhi Gham - Yeh Ladki hay Allah
Parce que Shahrukh et Kajol. Parce que même si Shahrukh n'est pas le meilleur danseur de sa génération, il n'a cependant jamais dansé aussi bien. Parce que Kajol joue vraiment très bien. Parce que le passage où les vêtements de Rahul et d'Anjali s'emmêlent est culte.




7. Sivaji - Athiradee
Cette vidéo prouve deux faits : Rajinikanth a encore la classe ; il est possible de faire une chorégraphie moderne et occidentalisée qui soit quand même fun et originale.




6. Om Shanti Om - Dhoom Taana
Parce que c'est drôle, original, bien fait. Parce que tout le monde a déjà rêvé de rentrer dans un film pour danser avec son actrice/acteur préféré(e). Parce que l'hommage aux films des années 60 et 70 est présent dans les moindres détails. Un clip pour rire, réalisé avec un soin méticuleux. Typique de la réalisatrice Farah Khan. (cliquer sur la vidéo pour accéder à youtube où on peut la voir dans une meilleure qualité)






5. Veer-Zaara- Main Yahaan Hoon
Parce qu'il y a des mouvements de caméra que j'adore (par exemple celui qui nous fait découvrir Zaara assise sur le bord du balcon puis dans la foulée Veer qui arrive dans l'allée), parce que le travail sur les couleurs est remarquable, et que le contraste entre la fête des fiançailles et le duo imaginé par Zaara dynamise bien le clip. Et puis elle a une sacrée imagination, la Zaara ;-).




4. Mohabbatein - Soni Soni

Que serait Bollywood sans la fête de Holi ? Ce clip rassemble les quatre "muhabbate.n" (amours) que le film raconte, avec à chaque fois assez de variations pour que la séquence, particulièrement longue, ne soit pas monotone. Les influences punjabi, l'ampleur de la chorégraphie (les rondes qui tournent dans des sens opposés), le dernier plan sur Shahrukh... J'adore !




3. Kaadhal- Thandatti Karuppayi
Toute la famille et le voisinage fête l'accession à l'âge adulte du personnage de Sandhya. Mais dès la fin de la cérémonie officielle, qui officialise le nouveau statut de la jeune fille désormais prête pour un mariage arrangé , Sandhya danse dans sa chambre sur un rythme beaucoup plus moderne en rêvant de son amour secret. Le réalisme avec lequel est filmée la fête, le jeu si juste de Sandhya font beaucoup pour le charme de ce clip.




2. Devdas - Silsila Yeh Chaahat
Paro s'efforce de protéger la flamme de la lampe qu'elle a allumée pour Devdas. Les costumes, les couleurs, tout en jette plein les yeux, et ce visuel flamboyant est encore justifié : Paro est heureuse du retour de Devdas, et sa joie s'exprime dans cette chorégraphie très soignée et originale.




1. Swades - Dekho Na
Geeta vient de dire à Mohan qu'elle l'aime. S'en suit ce beau duo, très sobre, très émouvant, où tout s'exprime à travers de petites choses, dans la plus pure tradition de Bollywood : regards, mains qui se joignent. Ce qui ne veut pas dire que le résultat soit froid, bien au contraire.
Shahrukh dans son T-shirt blanc, les phares qui font office de projecteurs, Geeta qui affirme son caractère et ne se laisse pas embobiner... J'aime tout dans ce clip.



Dekho Na
envoyé par hungama