25.7.09

Roti, Kapada aur Makaan (1974) et demi-finale du championnat des chanteurs

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Roti Kapada aur Makaan mêle de multiple intrigues, qui tournent toute autour de Bharat (le réalisateur, Manoj Kumar) et de ses proches. Notre héros, diplomé mais chômeur, voit sa fiancée le quitter pour son riche employeur. L'un de ses frères a fui la famille après avoir commis un vol. Sa jeune soeur ne parvient pas à se marier faute d'argent. Une de ses amies élève seule son enfant, né d'un viol. Quant à Bharat, désespéré de n'avoir pas réussi à acheter les médicaments qui auraient pu sauver son père, il finit par accepter de gagner sa vie grâce au marché noir.

C’est un tableau très sombre de l’Inde des années 1970 que nous propose Manoj Kumar . Il montre des jeunes gens désespérés, qui on dépensé tout l’argent de la famille dans des études couteuses, mais qui ne leur permettent pas d’avoir «roti, kapada aur makaan» : du pain, des vêtements un toit. L’honnêteté intransigeante de Bharat ne pèse pas grand-chose face à l’argent qui détruit les couples et permet à de riches commerçants d’abuser d’une jeune fille pauvre. Pour marier sa sœur, il accepte de gagner de l’argent sale et rejoint le camp des affameurs.


Manoj Kumar a un talent certain, mais il a aussi un gros défaut : il assène son message avec une lourdeur peu commune, au point que j’ai failli ne pas dépasser la première demi-heure. Entendre Amitabh Bachchan, ou le réalisateur lui-même, déclamer des discours sur l’état lamentable de la nation face à la caméra ne me passionne pas outre mesure. Par chance une fois l’histoire lancée il renonce à ce mode d’expression directe, et c’est à travers un récit très allégorique, ainsi qu’au moyen de procédés purement cinématographiques que sa thèse va désormais s’exprimer.

Bharat, le prénom du héros, est le nom hindi de l’Inde, de cette nation que l’injustice à la pauvreté risque de faire basculer dans le crime. Son amie Tulsi est violée par un marchant de blé, un marchant de vêtements et le propriétaire de sa maison : ceux donc qui auraient dû lui fournir le pain, les vêtement et le toit du titre, et qui deviennent le symbole de tous les maux de l’Inde. Quant à l’affrontement final, il oppose les affameurs à Bharat, secondé par un de ses frères devenu soldat, un autre devenu policier, et le seul entrepreneur honnête du film : les trois sauveurs du pays. La démonstration frôle parfois le ridicule : ainsi, Bharat renonce à ses entreprises criminelles après avoir entendu un discours d’Indira Gandhi à la radio. Imagine-t-on le héros d’un film français ramené sur le droit chemin par un discours de Giscard ? Manoj Kumar n’est assurément pas dans l'opposition : s’il souligne les maux dont est affligé son pays, dans une époque de fortes tensions sociales, c’est pour mieux montrer le chemin vers une société meilleure, au côté du premier ministre (qui décrétera l’état d’urgence l’année suivante).



Roti Kapada aur Makaan est un film très eisensteinien : le montage, et plus généralement l’ensemble des éléments du film, sont au service d’un discours. D’où la multiplication d’effets qui attire l’attention sur le film lui-même, et sont un moyen d’expression. Ces procédés paraissent parfois assez naïfs : le héros est bouleversé par la destruction d’une maison, et on le voit tour à tour à l’endroit et la tête en bas. C’est parfois plus subtil, et d’un rendu plus intéressant. Ainsi, lorsqu’une complice de Bharat tente de détourner l’attention des policiers qui le poursuivent : sa robe est décorée d’un petit miroir rond, à la hauteur de son nombril, qui reflète un oeil. On a dans la même image le regard du policier et la partie du corps de la jeune femme qu’il regarde au lieu de faire son travail. Dénonciation d’un certain comportement, mais aussi procédé au service du récit puisqu’il s’agit de retenir la police le plus longtemps possible.

Parfois ces procédés sont purement gratuits, comme lors de la chanson « Main na bhooloonga », au cours de laquelle Manoj Kumar utilise avec une certaine imagination tous les effets permis par son maigre budget. Ça peut faire sourire, pour ma part je trouve ça assez poétique.





C’est un film que je recommande, malgré ses défauts (un autre, dont je n’ai pas parlé, est la monotonie du jeu de Manoj Kumar). Passé la première demi-heure le rythme est soutenu, la musique et les clips sont plaisants, et le film est plein d’inventions visuelles.

réalisé par Manoj Kumar
avec : Zeenat Aman, Moushmi Chatterjee, Manoj Kumar, Shashi Kapoor, Amitabh Bachchan (dans un petit rôle)
musique de Laxmikant-Pyarelal

DVD Spark, image magnifique, sous-titres anglais et français (qui ont l'air compréhensibles)



* * * * *

résultats du second tour du sondage portant sur les meilleurs chanteurs : adieu Kumar Sanu, Shaan et KK.

A.R. Rahman, Roopkumar Rathod et Rahat Fateh Ali Khan atteignent le troisième et avant-dernier tour.





Vous pouvez désormais voter pour le troisième tour (dans la colonne de droite). Vous avez deux votes, pour choisir les deux élus qui iront en finale.

Les playlists précédentes sont toujours disponibles ici, pour faciliter le vote en rappelant quelques unes des meilleures interprétation des concurrents.


A.R. Rahman : Chale Chalo
Sukhwinder Singh : Haule Haule
Rahat Fateh Ali Khan : Jag Soona Soona Lage
Udit Narayan : Ae Ajnabi
Roopkumar Rathod : Maula Mere Maula
Sonu Nigam : Kal Ho Na Ho


10.7.09

deuxième tour du sondage

2 commentaires
voici les résultats du premier tour.



Les égalités ont rendu difficile un second tour à cinq participants, j'ai donc changé de formule : Udit Narayan, Sukhwinder Singh (en tête, yeah !) et Sonu Nigam ont été choisis par plus de 50 % des votants, ils sont donc qualifiés directement pour le troisième tour. Sont présents à ce second tour ceux qui sont arrivés 4èmes et 5èmes, ainsi que K.K. et Shaan, victimes d'un impardonnable oubli de ma part. Adieu Shankar Mahadevan (snif, snif) , SPB, Kailash Kher, Javed Ali et Rashid Ali.

Une deuxième playlist est à votre disposition, la première est toujours ici

1. Kumar Sanu : Do Dil Mil Rahe Hain
2. Rahat Fateh Ali Khan : Zindagi Ye
3. A.R. Rahman : Dil Se Re
4. Roopkumar Rathod : Tere Liye
5. Shaan : Chand Sifarish
6. K.K. : Ajab si






Comme d'hab' les commentaires sont les bienvenus


Sur une suggestion de Didi,
Kumar Sanu :
Baazigar o Baazigar

Vivah - 2006

5 commentaires

Poonam est une jeune orpheline élevée par son oncle et sa tante. Bien que ce soit une jeune femme modèle, cette dernière la déteste car elle fait de l'ombre à sa fille. Un ami de son oncle propose de présenter Poonam à Prem, jeune homme de bonne famille, en vue d'un mariage ("vivaah"). Poonam et Prem se plaisent instantanément.

J'avais plein de bonnes raisons de ne pas regarder ce film :

- Hum Aapke Hain Koun, du même réalisteur, m'avais profondément ennuyée.
- L'idéologie qu'il défend de film en film me file des boutons.
- Je ne suis pas du tout fan des acteurs (Shahid Kapur et Amrita Rao)
- "A journey from engagement to marriage"... clairement pas mon type de film.

Mais la curiosité a eu le dessus (après tout ce film a connu un beau succès commercial), et je l'ai mis dans le lecteur, en m'attendant à finir le film passablement énervée.

Mais je n'ai pas jeté le DVD par la fenêtre, et j'ai fini le film sans m'être mise en rogne. Sooraj R. Barjatya est habile, il vous enveloppe dans la guimauve et le miel : les mélodies sont douces, les couleurs pastel, Shahid attendrissant (contrairement à une idée répandue, il n'avait pas 15 ans à l'époque du tournage, mais 25 ans ^^) et pendant les trois quarts du film le pire danger que courent les personnages est d'attraper un rhume ; leur seul dilemme est de savoir s'ils ont le droit de discuter en tête à tête. Le seul véritable évènement, dramatique, arrivera selon la recette de Hum Aapke Hain Koun, après 2h de film. Selon la sensibilité de chacun, l'ensemble oscille entre mignon et niais. Pas vraiment énervant à première vue, juste un peu abrutissant.



Et pourtant, malgré ses apparence inoffensives, Vivah est un film engagé, engagé pour la défense d'une vision très conservatrice de la société indienne, et en particulier du rôle de la femme hindoue. Il n'y a qu'à voir le contraste établi entre Poonam et sa cousine. Poonam, la jeune fille idéale, est réservée, docile et dévouée à sa famille. Traduisez : elle est d'une timidité maladive (la première rencontre avec Prem !), passive, et renoncerait sans peine à mener une vie heureuse. Comme dans HAHK, la catastrophe finale est pour elle l'occasion de montrer qu'elle est prête à se sacrifier. Sa cousine au contraire est extravertie et sûre d'elle ; en outre elle a la peau foncée, c'est lourdement souligné par les dialogues - alors que les maquilleurs ont étalé une bonne couche de fond de teint blanc sur le visage d'Amrita Rao - : personne ne veut donc l'épouser. Poonam en revanche est l'épouse idéale, celle qui fait dire à son oncle "comment peut-on dire que les filles sont des fardeaux pour leur père, alors qu'elles passent toute leur existence à s'occuper de leur famille et à se dévouer pour elle?". Cette déclaration est présentée comme progressiste (il s'agit de lutter contre l'idée qu'une fille coûte cher à sa famille et ne rapporte rien ; plus tard le film dénonce également les Dowry deaths -"morts pour cause de dot insuffisante"), mais j'ai quand même déjà vu plus féministe comme programme.






vous savez quoi ? je vais quand même remettre ça avec Ek Vivaah.. Aisa Bhi. Pour Sonu Sood.


DVD Bollywood Zone, sous-titres français pas professionnels, mais compréhensibles ; image assez moyenne.

6.7.09

sondage en péril !

11 commentaires
dites, je sens bien une vilaine égalité pour la quatrième et la cinquième place du sondage sur le meilleur chanteur (à droite de la page). ça va pas le faire : comment je fais un second tour dans ces conditions, moi ?

Pour vous aider à choisir, voici une playlist dans laquelle vous pouvez entendre une des meilleures interprétation des chanteurs du sondage, dans l'ordre suivant:

1.Udit Narayan : Main yahaan hoon
2. Shankar Mahadevan : Jhoom
3.Sukhwinder Singh : Chaiyya Chaiyya
4.Kumar Sanu : Tujhe dekha to
5. S. P. Balasubramaniam : Pehla pehla pyaar
6.Kailash Kher : Ya Rabba
7.Rahat Fateh Ali Khan : Mann ki lagan
8.A.R. Rahman : Yeh jo desh hai tera
9.Sonu Nigam : Main agar kahoon
10.Javed Ali : Jashn-e-bahaara
11.Roop Kumar Rathod : Tujh mein Rab dikhta hai
12.Rashid Ali : kabhi kabhi Aditi




Je n'ai pas fait très original, n'hésitez pas à proposer en commentaire les chansons qui vous semblent les plus représentatives du talent de chaque chanteur.