3.3.13

Versatile Blogger Award

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D'abord, un grand merci à Vive La Rose et le Lilas qui m'a taguée.


Voici les règles :
  • Remercier celui ou celle qui t’a nominé.
  • Écrire 7 choses  sur toi.
  • Nominer 15 blogueurs ou blogueuses de ton choix

Allons-y : sept faits me concernant.

1. Outre les films indiens, j'adore les vieux jidaigekis.
2. Je passe mon temps à apprendre des langues, avec plus ou moins de succès. Outre les inévitables anglais et allemand (en classe, obligatoires), j'ai tenté ma chance avec l'italien, l'arabe, l'hébreu (plus aucun souvenir de ces deux langues hélas, à part l'alphabet pour l'arabe, et shalom et toda en hébreu), le grec ancien, le latin, le tamoul (sans dépasser les cinq premières leçons de la méthode, mais je m'y remettrai un jour), un peu de sanskrit, le hindi et l'ourdou. Je rêve d'apprendre le persan, le bengali, le russe, et... le japonais.
3. Je fais partie des rares personnes qui achètent encore de temps à autre des CD.
4. J'adore les créatures fantastiques, et je collectionne les oiseaux mythiques (c'est plus original que les timbres), mais de façon virtuelle, parce que je n'ai pas envie de nettoyer les cages (et de toute façon, je doute qu'ils se laissent enfermer).
5. J'ai le vertige. Méchamment.
6. Je chante comme une casserole, ce qui ne m’empêche pas de chantonner constamment. De préférence une chanson dans une langue que je ne parle pas, ce qui me permet de massacrer la mélodie et les paroles.
7. Sur les murs de ma chambre il y un poster de Om Shanti Om, un de Madhuri en Chandramukhi, un du Voyage de Chihiro, Waheeda Rehman, Guru Dutt, et un dessin de Plantu





Les gens que je tague - je suis loin des 15, parce que j'aime ne pas faire comme tout le monde ;-)
A vous de jouer si vous le souhaitez !

http://lesfestinsdepierre.wordpress.com/
http://limereviews.blogspot.fr/
http://popkotidien.unblog.fr/
http://www.letstalkaboutbollywood.com/
http://movie-musical-world.blogspot.fr/
http://kendrapadham.blogspot.fr/



17.2.13

Envie de fleuves

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J'ai toujours aimé les fleuves. En ville, ils apportent une respiration bienvenue, un couloir dans lequel le vent et l'imagination s'engouffrent. Narguant les péniches tristement amarrées, les branches que le courant charrie semblent venues d'on ne sait quelle forêt rêvée. Elle dérivent inexorablement vers l'océan dans lequel le fleuve disparaîtra, se mêlant à l'immensité des flots qu'il contribue à former. L'une d'entre elles verra peut-être son avancée brutalement stoppée par le pilier d'un pont : les débris échoués qui s’accrocheront à elle formeront bientôt un nid, abri offert aux mouettes et autres oiseaux migrateurs, eux aussi ambassadeurs d'ailleurs inconnus.

Mais nos fleuves européens font pâle figure face à la puissance mythique des fleuves indiens : il n'en est pas un qui ne soit divinisé, sous les traits d'une belle femme dont la naissance ou l'arrivée sur terre fait l'objet de multiples légendes. Vénérés pour leur puissance purificatrice, ils jouent un rôle central dans l'hindouisme, qui se superpose à leur importance économique comme voie de transport et réservoir à eau pour l'irrigation. Ce qui n'empêche pas les Indiens de rêver eux aussi tout simplement devant le passage de l'eau.

Voici donc quelques fleuves de cinéma.
En guise d'introduction, celui de Renoir, tellement évocateur dans sa peinture des ghâts qui le bordent et dans sa description des travailleurs du fleuve :


Car on gagne aussi sa vie sur le fleuve, ou on manque de la perdre, comme les deux héros de Paar (La Traversée) de Goutam Ghose, qui luttent pour faire traverser un troupeau de porcs près de Calcutta afin de gagner de quoi rentrer chez eux.

Mais bien souvent les héros de film se contentent de regarder l'eau couler, et parfois lui parlent, comme l'immigrant chinois joué par Kali Banerjee dans Neel Akasher Neechey (Sous le Ciel bleu). Peut-être le fleuve qui coule à Calcutta bien loin de sa terre natale pourra-t-il comprendre sa peine, lui chante-t-il en empruntant  la superbe voix d'Hemant Kumar :


Beaucoup d'eau aussi dans le Monde d'Apu. Le fleuve y est le pendant rural de la voie de chemin de fer qui passe à côté de chez le héros à Calcutta. C'est un cours d'eau paisible, serein, contrastant avec l'agitation de la métropole et le fracas des trains.

Tous ces films se passent au Bengale : cela n'a rien d'étonnant tant cet Etat, qui partage avec le Bengladesh le delta du Gange, est marqué par l'omniprésence de l'eau. Impossible de finir l'évocation de cette région sans mentionner l'étrange Titash Ekti Nadir Naam (Une Rivière nommée Titash), de Ritwik Ghatak, dans lequel l'imagination originale du cinéaste voit un village de pêcheurs détruit par l'assèchement du fleuve et la désertification du Bengale.

Mais le Bengale n'a pas le monopole de la chanson fluviale : nous voici en croisière sur la Godavari dans le film du même nom : le caractère divin du fleuve est souligné, et son cours est une image du destin : "la vie est un bateau sans rame porté par le courant " :



Le fleuve non identifié du bien nommé Safar (Voyage) est aussi une métaphore de la vie, mais le ton se fait ici plus injonctif : "l'eau de cette rivière s'écoule, la lune bouge, ainsi que les étoiles : toi aussi il te faudra te mettre en marche" :


Et comment ne pas évoquer Bénares, ville sacrée sur le non moins sacrée Gange ? Mais dans Le Dieu Eléphant (Joi Baba Felunath) de Satyajit Ray, c'est un poisson assez douteux que le fleuve a charrié : Machhli Baba, le Guru Poisson, un "saint homme" qui prétend être venu à la nage et abuse de la crédulité de ses fidèles.

L'ambiance fluviale est également propice au romantisme (Baabul) :


Y a-t-il enfin meilleur abri pour deux amoureux qu'un bateau au milieu de l'eau ? Le fleuve de studio passe alors au second plan, et sous la lumière de la lune, le couple le plus célèbre du cinéma indien prend l'astre nocturne à témoin de ses sentiments :


14.1.13

Happy Pongal !

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Happy Pongal5
                               (source)

A la mi-janvier les Tamouls célèbrent Pongal, une fête de la moisson. On jette les vieux vêtements, on nettoie la maison et on décore le sol de kolam, dessins à la poudre de riz ou à la craie.

                                                              (source)

Puis on cuisine pour l'occasion du (délicieux) riz au lait, que l'on laisse déborder, ce qui symbolise la prospérité. Le plat est dédié à Surya, le dieu solaire, en remerciement pour la récolte qu'il a permise. On mange aussi de la canne à sucre.


On rend aussi hommage aux vaches et aux buffles, qui ont contribué à la culture des céréales. Les bêtes sont lavées, leurs cornes peintes, leur cou ceint d'une guirlande de fleurs, et on leur donne une partie du riz cuisiné. Les jeunes gens prouvent leur courage en essayant de dompter un taureau c'est ce que fait Kamal Haasan dans Virumaandi :



Des variantes de Pongal sont célébrées dans d'autres régions de l'Inde. Ainsi, au Pendjab,  la fête s'appelle Lohri. Si vous avez vu Veer-Zaara, vous avez pu voir Hema Malini et Amitabh Bacchan danser à cette occasion.

Source : essentiellement Wikipédia.

1.1.13

Bilan 2012

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Je ne vois jamais beaucoup de films indiens récents (j'ai bien souvent un ou deux ans de retard sur les sorties cinéma). La grande nouveauté cependant cette année, c'est que sur cinq films vus, quatre sont sortis en France au cinéma ! 2012 restera dans les annales comme l'année où les nouveautés indiennes ont commencé, modestement, certes, à être diffusées au cinéma, hors des quelques salles spécialisées dans les projections de films hindi ou tamouls.

Qu'ai-je donc vu parmi les films sortis en 2012 ? 

Agneepath, d'abord. Le seul que j'ai vu en DVD. Une des meilleures musiques de l'année, une belle photographie aux couleurs chaudes, et un film qui ne manque pas d'ampleur - sans doute un des meilleurs de cette mode du revival masala - mais plombé par un aspect grand-guignolesque assez déplaisant. La violence (il s'agit d'une histoire de vengeance) est filmée sans recul, et je garde aussi un fort mauvais souvenir de la vente comme prostituée de la jeune sœur du héros, là aussi filmée d'une façon pas très nette. Sanjay Dutt est parfaitement ridicule en sbire tout en muscles et en rictus de Rishi Kapoor. Ce dernier compense heureusement cette faiblesse en composant un méchant d'anthologie (et en ayant l'air de bien s'amuser à l'interpréter). Je suis assez curieuse de voir le Agneepath original.


 Billa 2, seul film tamoul que j'ai vu cette année, et malheureusement grosse déception. L'impression qu'il y a tromperie sur la marchandise. On nous vend le secret des origines de Billa, gangster mythique, et on a droit à une ascension sans surprise, rythmée par une succession très monotone d'exécutions de tous ceux qui s'opposent à lui, et filmée façon Scarface (de mémoire, il me semble qu'on a sur certaines scènes quasiment affaire à du plagiat). Une glorification constante d'un personnage de tueur sanguinaire. L'ennui s'installe vite, que le physique de  gravure de mode des deux adversaires de Billa ne parvient pas à dissiper.


Et, pour en finir avec les films de gangster, l'exact contraire de Billa 2 : Gangs of Wasseypur 1 & 2. Chakri Toleti plagie De Palma. Anurag Kashyap, lui, s'inspire, et brillamment, de Scorcese, Coppola et Tarantino (oui, les trois à la fois) pour créer une saga de cinq heures relatant le conflit qui oppose la famille de Shahid Khan au clan des Qureshi et au riche Ramadhir Singh. 
Cinq heures qui s'ouvrent sur l'assaut contre la maison de Faizal Khan, moment d'anthologie et meilleure scène d'action vue depuis longtemps dans un film indien. Cinq heures inventives de bout en bout, pleines d’énergie et filmées sans complaisance aucune pour ces gangsters vulgaires et souvent ridicules, incarnés par des acteurs pour la plupart peu connus, mais excellents. La musique, souvent décalée et ironique, contribue grandement à cette distance. Tout n'est pas parfait cependant : l'ensemble est trop dense, au point que certains épisodes, malgré la durée du film, doivent être narrés en voix off, et l'on sort épuisé par la succession de tant de rebondissements, impliquant tant de personnages. Mais franchement, vu les immenses qualités du film, c'est très secondaire.


Enfin, parce que le cinéma indien ce n'est quand même pas que des fusillades, des gangsters et des histoires de vengeances sanglantes, English Vinglish, un sympathique petit film marquant le grand retour de Sridevi en mère de famille qui décide d'apprendre l'anglais pour enfin n'être plus méprisée par ses enfants et son mari. La révélation du film, à mes yeux, c'est Mehdi Nebbou en amoureux éconduit de Sridevi.