Roti Kapada aur Makaan mêle de multiple intrigues, qui tournent toute autour de Bharat (le réalisateur, Manoj Kumar) et de ses proches. Notre héros, diplomé mais chômeur, voit sa fiancée le quitter pour son riche employeur. L'un de ses frères a fui la famille après avoir commis un vol. Sa jeune soeur ne parvient pas à se marier faute d'argent. Une de ses amies élève seule son enfant, né d'un viol. Quant à Bharat, désespéré de n'avoir pas réussi à acheter les médicaments qui auraient pu sauver son père, il finit par accepter de gagner sa vie grâce au marché noir.
C’est un tableau très sombre de l’Inde des années 1970 que nous propose Manoj Kumar . Il montre des jeunes gens désespérés, qui on dépensé tout l’argent de la famille dans des études couteuses, mais qui ne leur permettent pas d’avoir «roti, kapada aur makaan» : du pain, des vêtements un toit. L’honnêteté intransigeante de Bharat ne pèse pas grand-chose face à l’argent qui détruit les couples et permet à de riches commerçants d’abuser d’une jeune fille pauvre. Pour marier sa sœur, il accepte de gagner de l’argent sale et rejoint le camp des affameurs.
Manoj Kumar a un talent certain, mais il a aussi un gros défaut : il assène son message avec une lourdeur peu commune, au point que j’ai failli ne pas dépasser la première demi-heure. Entendre Amitabh Bachchan, ou le réalisateur lui-même, déclamer des discours sur l’état lamentable de la nation face à la caméra ne me passionne pas outre mesure. Par chance une fois l’histoire lancée il renonce à ce mode d’expression directe, et c’est à travers un récit très allégorique, ainsi qu’au moyen de procédés purement cinématographiques que sa thèse va désormais s’exprimer.
Bharat, le prénom du héros, est le nom hindi de l’Inde, de cette nation que l’injustice à la pauvreté risque de faire basculer dans le crime. Son amie Tulsi est violée par un marchant de blé, un marchant de vêtements et le propriétaire de sa maison : ceux donc qui auraient dû lui fournir le pain, les vêtement et le toit du titre, et qui deviennent le symbole de tous les maux de l’Inde. Quant à l’affrontement final, il oppose les affameurs à Bharat, secondé par un de ses frères devenu soldat, un autre devenu policier, et le seul entrepreneur honnête du film : les trois sauveurs du pays. La démonstration frôle parfois le ridicule : ainsi, Bharat renonce à ses entreprises criminelles après avoir entendu un discours d’Indira Gandhi à la radio. Imagine-t-on le héros d’un film français ramené sur le droit chemin par un discours de Giscard ? Manoj Kumar n’est assurément pas dans l'opposition : s’il souligne les maux dont est affligé son pays, dans une époque de fortes tensions sociales, c’est pour mieux montrer le chemin vers une société meilleure, au côté du premier ministre (qui décrétera l’état d’urgence l’année suivante).
Roti Kapada aur Makaan est un film très eisensteinien : le montage, et plus généralement l’ensemble des éléments du film, sont au service d’un discours. D’où la multiplication d’effets qui attire l’attention sur le film lui-même, et sont un moyen d’expression. Ces procédés paraissent parfois assez naïfs : le héros est bouleversé par la destruction d’une maison, et on le voit tour à tour à l’endroit et la tête en bas. C’est parfois plus subtil, et d’un rendu plus intéressant. Ainsi, lorsqu’une complice de Bharat tente de détourner l’attention des policiers qui le poursuivent : sa robe est décorée d’un petit miroir rond, à la hauteur de son nombril, qui reflète un oeil. On a dans la même image le regard du policier et la partie du corps de la jeune femme qu’il regarde au lieu de faire son travail. Dénonciation d’un certain comportement, mais aussi procédé au service du récit puisqu’il s’agit de retenir la police le plus longtemps possible.
Parfois ces procédés sont purement gratuits, comme lors de la chanson « Main na bhooloonga », au cours de laquelle Manoj Kumar utilise avec une certaine imagination tous les effets permis par son maigre budget. Ça peut faire sourire, pour ma part je trouve ça assez poétique.
C’est un tableau très sombre de l’Inde des années 1970 que nous propose Manoj Kumar . Il montre des jeunes gens désespérés, qui on dépensé tout l’argent de la famille dans des études couteuses, mais qui ne leur permettent pas d’avoir «roti, kapada aur makaan» : du pain, des vêtements un toit. L’honnêteté intransigeante de Bharat ne pèse pas grand-chose face à l’argent qui détruit les couples et permet à de riches commerçants d’abuser d’une jeune fille pauvre. Pour marier sa sœur, il accepte de gagner de l’argent sale et rejoint le camp des affameurs.
Manoj Kumar a un talent certain, mais il a aussi un gros défaut : il assène son message avec une lourdeur peu commune, au point que j’ai failli ne pas dépasser la première demi-heure. Entendre Amitabh Bachchan, ou le réalisateur lui-même, déclamer des discours sur l’état lamentable de la nation face à la caméra ne me passionne pas outre mesure. Par chance une fois l’histoire lancée il renonce à ce mode d’expression directe, et c’est à travers un récit très allégorique, ainsi qu’au moyen de procédés purement cinématographiques que sa thèse va désormais s’exprimer.
Bharat, le prénom du héros, est le nom hindi de l’Inde, de cette nation que l’injustice à la pauvreté risque de faire basculer dans le crime. Son amie Tulsi est violée par un marchant de blé, un marchant de vêtements et le propriétaire de sa maison : ceux donc qui auraient dû lui fournir le pain, les vêtement et le toit du titre, et qui deviennent le symbole de tous les maux de l’Inde. Quant à l’affrontement final, il oppose les affameurs à Bharat, secondé par un de ses frères devenu soldat, un autre devenu policier, et le seul entrepreneur honnête du film : les trois sauveurs du pays. La démonstration frôle parfois le ridicule : ainsi, Bharat renonce à ses entreprises criminelles après avoir entendu un discours d’Indira Gandhi à la radio. Imagine-t-on le héros d’un film français ramené sur le droit chemin par un discours de Giscard ? Manoj Kumar n’est assurément pas dans l'opposition : s’il souligne les maux dont est affligé son pays, dans une époque de fortes tensions sociales, c’est pour mieux montrer le chemin vers une société meilleure, au côté du premier ministre (qui décrétera l’état d’urgence l’année suivante).
Roti Kapada aur Makaan est un film très eisensteinien : le montage, et plus généralement l’ensemble des éléments du film, sont au service d’un discours. D’où la multiplication d’effets qui attire l’attention sur le film lui-même, et sont un moyen d’expression. Ces procédés paraissent parfois assez naïfs : le héros est bouleversé par la destruction d’une maison, et on le voit tour à tour à l’endroit et la tête en bas. C’est parfois plus subtil, et d’un rendu plus intéressant. Ainsi, lorsqu’une complice de Bharat tente de détourner l’attention des policiers qui le poursuivent : sa robe est décorée d’un petit miroir rond, à la hauteur de son nombril, qui reflète un oeil. On a dans la même image le regard du policier et la partie du corps de la jeune femme qu’il regarde au lieu de faire son travail. Dénonciation d’un certain comportement, mais aussi procédé au service du récit puisqu’il s’agit de retenir la police le plus longtemps possible.
Parfois ces procédés sont purement gratuits, comme lors de la chanson « Main na bhooloonga », au cours de laquelle Manoj Kumar utilise avec une certaine imagination tous les effets permis par son maigre budget. Ça peut faire sourire, pour ma part je trouve ça assez poétique.
C’est un film que je recommande, malgré ses défauts (un autre, dont je n’ai pas parlé, est la monotonie du jeu de Manoj Kumar). Passé la première demi-heure le rythme est soutenu, la musique et les clips sont plaisants, et le film est plein d’inventions visuelles.
réalisé par Manoj Kumar
avec : Zeenat Aman, Moushmi Chatterjee, Manoj Kumar, Shashi Kapoor, Amitabh Bachchan (dans un petit rôle)
musique de Laxmikant-Pyarelal
DVD Spark, image magnifique, sous-titres anglais et français (qui ont l'air compréhensibles)
réalisé par Manoj Kumar
avec : Zeenat Aman, Moushmi Chatterjee, Manoj Kumar, Shashi Kapoor, Amitabh Bachchan (dans un petit rôle)
musique de Laxmikant-Pyarelal
DVD Spark, image magnifique, sous-titres anglais et français (qui ont l'air compréhensibles)
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résultats du second tour du sondage portant sur les meilleurs chanteurs : adieu Kumar Sanu, Shaan et KK.
A.R. Rahman, Roopkumar Rathod et Rahat Fateh Ali Khan atteignent le troisième et avant-dernier tour.
A.R. Rahman, Roopkumar Rathod et Rahat Fateh Ali Khan atteignent le troisième et avant-dernier tour.
Vous pouvez désormais voter pour le troisième tour (dans la colonne de droite). Vous avez deux votes, pour choisir les deux élus qui iront en finale.
Les playlists précédentes sont toujours disponibles ici, pour faciliter le vote en rappelant quelques unes des meilleures interprétation des concurrents.
A.R. Rahman : Chale Chalo
Sukhwinder Singh : Haule Haule
Rahat Fateh Ali Khan : Jag Soona Soona Lage
Udit Narayan : Ae Ajnabi
Roopkumar Rathod : Maula Mere Maula
Sonu Nigam : Kal Ho Na Ho
Les playlists précédentes sont toujours disponibles ici, pour faciliter le vote en rappelant quelques unes des meilleures interprétation des concurrents.
A.R. Rahman : Chale Chalo
Sukhwinder Singh : Haule Haule
Rahat Fateh Ali Khan : Jag Soona Soona Lage
Udit Narayan : Ae Ajnabi
Roopkumar Rathod : Maula Mere Maula
Sonu Nigam : Kal Ho Na Ho
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