Quatre femmes, héroïnes de quatre courts métrages dont les titres sonnent comme des étiquettes : « La Prostituée », «La Vierge », « L’Epouse », « La Vieille Fille ». Quatre statuts possibles d’une femme, qui la définissent par son rapport aux hommes, par son statut marital. Car ce qui intéresse ici Adoor Gopalakrishnan, c’est le mariage, et surtout ses dysfonctionnements. La prostituée de l’histoire ne l’est plus depuis qu’elle s’est mariée, mais la société lui refuse le statut d’épouse. L’épouse, quant à elle, n’a d’yeux que pour un autre homme, et n’arrive pas à être mère. La vierge est mariée, mais abandonnée par son époux sans que le mariage ne soit consommé.
Quatre courts-métrages aux styles assez différents. « L’Epouse» se déroule en deux journées, l’histoire de la « Vieille Fille » s’étend sur une dizaine d’années. Si le premier, « La Prostituée », est très théâtral, et aussi hélas très bavard, «La Vieille Fille », dont l’élément central pourrait avoir sa place dans un film plus grand public (le jeune homme choisi pour l’héroïne décide d’épouser plutôt sa sœur), beaucoup plus cinématographique, laisse plus volontiers parler le visage de Nandita Das. Il utilise également habilement les cours d’eau qui parcourent la campagne verdoyante du Kerala pour signifier l’évolution des relations entre les personnages, dont les trajets en canot rythment le film, tantôt en couple, tantôt en famille, tantôt seul, et l’isolement de Nandita dans la demeure de ses parents, qui ne semble reliée au reste du monde que par voie d’eau. A la dénonciation aride, intellectuelle, de la « Prostituée » succède le dégoût très physique provoqué par le mari glouton de la Vierge, qui s'empiffre du début à la fin de l'histoire.
Quatre histoires simples qui sont autant de dénonciations de l’hypocrisie de la société envers les femmes et de leur manque de liberté. Parfois poignante, la critique prend parfois des tours plus comique. Ainsi, les reproches que l'amant de la femme mariée (à un homme plus âgé, qu’elle n’a probablement pas choisi) lui adresse « Avant ton mariage, tu avais peur de tomber enceinte, tu me disais, « attends que je sois mariée », et maintenant que tu as un mari tu refuses encore ? ». Réponse de l’Epouse : « Justement, je suis une femme mariée maintenant, comment pourrais-je tromper mon mari ? ». Rires dans la salle. Et pourtant, le regard plein de regrets de l’héroïne tempère le comique scabreux de la réplique : jamais cette femme, prisonnière des contraintes sociales, n’aura pu satisfaire son désir. Mais si l’Epouse renonce à ses désirs, en revanche les autres femmes prennent leur vie en main, malgré les pressions sociales. Elles arrivent ou non à leurs fins, mais refusent de se laisser abattre par leur destin.
Quatre courts-métrages aux styles assez différents. « L’Epouse» se déroule en deux journées, l’histoire de la « Vieille Fille » s’étend sur une dizaine d’années. Si le premier, « La Prostituée », est très théâtral, et aussi hélas très bavard, «La Vieille Fille », dont l’élément central pourrait avoir sa place dans un film plus grand public (le jeune homme choisi pour l’héroïne décide d’épouser plutôt sa sœur), beaucoup plus cinématographique, laisse plus volontiers parler le visage de Nandita Das. Il utilise également habilement les cours d’eau qui parcourent la campagne verdoyante du Kerala pour signifier l’évolution des relations entre les personnages, dont les trajets en canot rythment le film, tantôt en couple, tantôt en famille, tantôt seul, et l’isolement de Nandita dans la demeure de ses parents, qui ne semble reliée au reste du monde que par voie d’eau. A la dénonciation aride, intellectuelle, de la « Prostituée » succède le dégoût très physique provoqué par le mari glouton de la Vierge, qui s'empiffre du début à la fin de l'histoire.
Quatre histoires simples qui sont autant de dénonciations de l’hypocrisie de la société envers les femmes et de leur manque de liberté. Parfois poignante, la critique prend parfois des tours plus comique. Ainsi, les reproches que l'amant de la femme mariée (à un homme plus âgé, qu’elle n’a probablement pas choisi) lui adresse « Avant ton mariage, tu avais peur de tomber enceinte, tu me disais, « attends que je sois mariée », et maintenant que tu as un mari tu refuses encore ? ». Réponse de l’Epouse : « Justement, je suis une femme mariée maintenant, comment pourrais-je tromper mon mari ? ». Rires dans la salle. Et pourtant, le regard plein de regrets de l’héroïne tempère le comique scabreux de la réplique : jamais cette femme, prisonnière des contraintes sociales, n’aura pu satisfaire son désir. Mais si l’Epouse renonce à ses désirs, en revanche les autres femmes prennent leur vie en main, malgré les pressions sociales. Elles arrivent ou non à leurs fins, mais refusent de se laisser abattre par leur destin.
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