29.3.20

Mangala Fille des Indes (Aan) - 1952

Une fois de plus le titre français du film diffère franchement de l'original : "Aan", c'est à dire fierté.


Celle de la princesse, mais aussi celle des villageois, incarnés par Nimmi (morte cette semaine, RIP), et Dilip Kumar, dont on nous dit en prologue du film : "voici le villageois qui laboure la terre en temps de paix et défend le pays en temps de guerre." Mais attention, pas ou très peu de pauvres paysans dans ce film où tout est dorure et décors majestueux (de studio).

 
La modeste demeure du "paysan"


De quoi ça parle ?  Et bien Jai le villageois est aimé de Mangala (Nimmi), convoitée elle-même par l'horrible prince Shamsher (Prem Nath) qui a pris le pouvoir lors d'un coup d'Etat, tandis que Jai,  pour sa part, est fou de Rajshree (Nadira), la sœur du prince, qui n'aime qu'elle-même. Et comme personne ne comprend que non c'est non, les deux hommes harcèlent les deux femmes, et c'est mal vu quand c'est le méchant qui le fait mais OK quand c'est le gentil héros. Il s'agit aussi, pour respecter les vœux de l'ancien maharajah, de faire tomber Shamsher et rendre le pouvoir au peuple (on est en 1952, les Maharajahs n'ont plus trop le vent en poupe).

l'entrée des cachots
Tout ce beau monde habite des palais fastueux, à mi chemin entre château de Disney et palais des Milles et une nuit (avec un peu de Sissi aussi). On sent à chaque instant, dans ce premier film indien en technicolor, une volonté d'en mettre plein la vue et d'apporter ce qu'il faut d'exotisme au public.


Un des palais, d'influence égyptienne celui-ci

Les femmes ont toutes un fort caractère, mais autant celui de Nimmi est valorisé, autant celui de la princesse est présentée comme de l'orgueil dû à sa classe, et Dilip Kumar s'attache à la dompter (elle est élégamment comparée à une jument mal débourrée), car, dit-il, "celui qui vole haut doit tomber".
C'est la trame générale, car le scénario part de plus en plus en cacahouètes au fil du temps pour aboutir à une longue séquence onirique de grand n'importe quoi.


A minuit, ça redevient une citrouille ?


Dilip Kumar est très bien en héros du peuple dans un film plus léger que d'ordinaire. Nimmi est phénoménale. Quand à Nadira, dans son tout premier rôle, son jeux très expressif a un peu moins bien vieilli.



En plus des décors, le gros point fort du film sont les très nombreuses chansons, entraînantes et variées. Voici, naturellement pour le premier film indien en couleur, la chanson de Holi



Bref, on recommande, même si le message a vieilli. Trop de fantaisie et de chansons pour passer à côté.


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