28.4.20

Tamasha (2015)

de Imtiaz Ali avec Deepika Padukone et Ranbir Kapoor.

Enfant, Ved adorait écouter les épopées du vieux conteur du village, au désespoir de son père qui aurait préféré qu'il travaille ses maths. Adulte, en vacances en Corse, il passe une semaine de folie avec Tara, jeune indienne rencontrée sur place. Le principe : personne ne donne son vrai nom, Ved et Tara jouent des rôles pour la semaine. 
Fin de l'amourette de vacances. Plusieurs années plus tard, Tara rompt leur pacte en cherchant à retrouver Ved, dans la vrai vie "product manager" dans une grande boîte. Le couple se reforme. Mais quel est le vrai Ved ? Le jeune cadre citadin à la vie morne, ou le jeune homme qui adore (se) raconter des histoires ? Et laquelle de ces deux vies n'est qu'un spectacle (Tamasha) ?



Le film est encadré par une pièce de théâtre racontant le parcours de Ved, déguisé en robot façon Cyberman et accompagné d'un clown assez crispant.



Si le clown tombe à l'eau, il y a pourtant beaucoup de passages comiques, notamment les présentations que Ved fait dans son entreprise, dans un charabia de jargon incohérent et très drôle.
La séquence pré-générique, dans laquelle le vieux conteur mélange allégrement Ram, Moïse et Ulysse, pour le plus grand bonheur des amateur de mythologie, est également amusante, mais un poil longue. N'empêche, imaginer Ram rentrant de Lanka confronté à un Poséidon furieux, c'est assez stimulant pour l'imagination.

C'est un des défaut du film que de ne pas avoir raccourci certaines séquences. La vie monotone de Ved et Tara est ainsi montrée par de trop nombreuses scènes presque identiques. Or il suffit des deux ou trois première répétitions pour que s'installe rapidement un malaise, un sentiment que quelque chose ne va pas.

Autre gros problème, la crise existentielle de Ved dans la deuxième partie et le pétage de plombs subséquent sont présentés n'importe comment : personne, jamais, n'agit comme ça. Il aurait fallu un peu plus de subtilité et de psychologie. C'est vraiment dommage, car je n'avait jamais vu Ranbir montrer une telle palette d'émotions, parvenant à rendre son personnage émouvant malgré les failles du scénario. Deepika est également parfaite, mais son rôle est plus secondaire. Et puis Deepika est toujours parfaite. Les deux star ont une alchimie parfaite, et l'on s'attache rapidement à leur couple. Couple hors mariage d'ailleurs pendant plusieurs années. Décidément, Bollywood change. On entend même Deepika (dans une séquence assez drôle) parler tranquillement de levrette, pipe et branlette.

  
Bref un film sur le pouvoir de l'imagination et l'importance des histoires qui laisse un sentiment d'inachevé, malgré deux beaux acteurs. Et Astérix en Corse. Si, si.

Aucun commentaire: