17.2.20

La "Nouvelle vague" du cinéma indien des années 1980

 J'ai écrit au cours de mes études un article assez long sur le "nouveau cinéma indien", celui d'Om Puri, de Smita Patil, de Naseeruddin Shah et de Shabana Azmi. Ce texte est la traduction et l'adaptation pour le web, étoffée d'une quatrième partie en forme de recommandations de films, de ce travail.



Malgré le titre de ce texte, les films dont je vais parler ont pour la plupart plus de trente ans.
Cet essai a 10 ans. A cette époque, le cinéma parallèle semblait moribond. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, réjouissons-nous ! (et allez voir Le Photographe, The Lunchbox ou La Saison des femmes)

On appelle en effet nouveau cinéma indien, ou encore « cinéma parallèle », voire « nouvelle vague indienne » un courant qui a produit un certain nombre de films dans les années 1970 et 1980 et qui a fortement marqué le paysage cinématographique indien de cette époque malgré le petit nombre de réalisateurs et (plus encore) d’acteurs impliqués.

Ce courant naît d’une volonté de s’opposer à l’importance croissante que prennent les stars dans le cinéma populaire, à la dégradation de la qualité de ce dernier, et à son coté très codé, très loin de tout réalisme. Il se caractérise par la présence de certains acteurs (au point de finir par créer ses propres stars), par des codes plus proches de ceux du cinéma occidental que de Bollywood, par des histoires se situant souvent dans des milieux défavorisés ou marginalisés, et par une conception du cinéma comme démarche politique, soutenue par les gouvernements de l’époque.

Cependant, malgré leur originalité par rapport à la masse du cinéma indien, la grande majorité de ces films ont eu un écho assez faible et sombrent rapidement dans l’oubli, au point d’être difficiles à trouver aujourd’hui en DVD. Ce n’est pourtant pas à cause d’un désintérêt pour le cinéma indien dans le reste du monde : au contraire, de nombreux festivals programment ces cinéastes, espérant tous découvrir le nouveau Satyajit Ray. On ne peut que s’interroger sur la cause du peu de postérité de ce mouvement, en Inde comme dans le reste du monde, à l'heure où des sujets similaire ressurgissent au cinéma.

L’objectif de cet essai sera tant d’analyser les conditions de l’émergence de ce courant, ses caractéristiques, son originalité et ces limites que de proposer un aperçu de ses personnalités les plus importantes et de ses films les plus marquants. Il est issu, en grande partie, du travail préparatoire que j’ai effectué pour la rédaction des biographies de Naseeruddin Shah sur Wikipédia, et d’Om Puri sur Fantastikindia. Il s’appuiera largement sur les films que j’ai pu voir et les interviews que j’ai lues, mais aussi sur l’ouvrage d’Yve Thoraval, Les Cinémas de l’Inde.

Ce courant touche toutes les industries cinématographiques de l’Inde, et les échanges d’idées et de personnel entre les aires linguistiques sont particulièrement nombreux. Cependant, en raison de ma méconnaissance des autres cinémas, je vais parler ici presque uniquement du cinéma en langue hindi. C'est ce document que je mets en ligne, en le divisant en plusieurs pages car il est un peu long. Voici son plan en liens : 

I. Le contexte
II. Qu’est-ce que le « nouveau cinéma » apporte de neuf ? 
III. Pourquoi le nouveau cinéma n’a-t-il pas bien vieilli ?
IV. Quels réalisateurs, quels films ont encore une pertinence aujourd’hui ?

Il est aussi un film que je n'aborde pas ici mais dont j'ai rédigé la critique pour Fantastikindia : Godhuli


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